Dans la semaine du 20 mai, les militaires français ont rebâti le pont de Tassiga, détruit par les jihadistes en janvier. Une opération aussi stratégique pour le déploiement de la Minusma que symbolique pour la reconstruction du Mali.
Les jihadistes l’ont détruit mais les Français l’ont rebâti. Dans la semaine du 20 mai, à Tassiga, à 149 km à l’Est de Gao, près de la frontière avec le Niger, la deuxième compagnie du 31e régiment du génie militaire de l’armée française s’est évertuée à installer un pont « Bailey » à l’emplacement de celui que le Mujao avait fait sauté en janvier.
« L’ancien n’était pas complètement détruit et il fallait juste combler les brèches, c’est pour cela que nous avons installé le « Bailey » par-dessus. C’est un pont métallique d’environ 24 mètres de long et qui peut supporter des engins lourds de 60 tonnes », explique le lieutenant Charles, chef du chantier.
Haute surveillance
Surtout, c’est une infrastructure essentielle pour la réussite du déploiement des soldats de la Mission intégrée des Nations-unies pour la stabilisation du Mali (Minusma, voir encadré ci-dessous). Le pont est donc désormais placé sous haute surveillance, pour parer aux attaques des kamikazes jihadistes.
Sodats français installant le pont Bailey.
© Baba Ahmed/J.A.
Pour sécuriser la trentaine d’hommes qui ont réalisé les travaux, l’armée française avait ainsi déployé des blindés légers au nord, des soldats nigériens étant postés au sud. Dans l’air, des avions de combat de type Tigre balayaient la zone régulièrement.
Même s’il est difficile d’évaluer en termes financiers l’effort français pour mener à bien le projet, celui-ci se veut aussi très symbolique. « Nous avons aidé le Mali a détruire les groupes jihadistes. Maintenant, nous allons l’aider à se reconstruire, et les ponts font partir de cette aide », explique le général Kolodziej, chef de l’opération Serval.
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Par Baba Ahmed, à Tassiga
Source: Jeune Afrique