La fête de Tabaski ou fête du mouton sera célébrée le 31 juillet 2020 au Mali a annoncé le gouvernement après délibération de la commission nationale du croissant lunaire. Les situations socio-politique, sanitaire sont venues s’ajouter à la crise sécuritaire rendant la vie difficile pour les chefs de famille en cette veille de la plus grande fête musulmane. A quelques encablures de la fête nous avons fait le tour des marchés à bétail pour en savoir plus sur la fourniture des marchés en moutons, les difficultés rencontrées par les commerçants et aussi les clients.
Les marchés que nous avons sillonnés sont approvisionnés mais à quelques jours de la fête il y a encore un grand suspens. Les prix sur les différents marchés sont très élevés et les clients se font très rares. Le premier client que nous avons abordé sur la route de
Koulikoro était dans tous ses états : « Les moutons sont très chers. C’est le troisième lieu où je suis venu chercher le mouton.
Les prix sont hors de portée.
Le Malien moyen ne pourrait pas s’acheter un mouton si les vendeurs ne revoyaient pas le prix à la baisse, a-t-il laissé entendre. Si ça continue comme ça beaucoup de Maliens ne pourront pas faire cette année le sacrifice du mouton ».
Un autre client que nous avons rencontré à côté des rails a aussi relevé les prix prohibitifs sur les marchés. « D’habitude, j’achète deux béliers pour ma famille mais cette année au rythme où vont les choses je ne pense pas pouvoir satisfaire au sacrifice de deux moutons », a-t-il avoué. « Je vais attendre la finale, c’est-à-dire le jeudi soir. Certainement qu’ils vont céder les moutons à des prix à hauteur de nos bourses ou ils vont retourner avec leurs moutons ».
Les commerçants de bétail que nous avons interrogés ont une lecture différente de celle des clients. Pour Bakary Diallo, originaire de Douentza, les années ne sont pas les mêmes, soulignant que les moutons sont déjà très chers sur les différents sites d’approvisionnement.
Et pour cause dans les zones de Mopti où ils vendeurs partaient acheter les moutons ils se font rare à cause de l’insécurité. A cela s’ajoutent le coût du transport et l’aliment- bétail une fois sur les sites de vente à Bamako et ailleurs.
« Nous calculons toutes les dépenses avant de céder nos moutons. Les clients devraient nous comprendre. Nous ne voulons pas être chers, car notre religion nous l’interdit. Vous voyez ces moutons après toutes les dépenses nous ne pouvons avoir que 2000 ou 2500 F CFA par tête. Il faut ajouter à cela la dépense d’énergie ». Les prix du mouton vont de 65 000 F CFA à 400 000 F CFA, voire plus.z
Bara de Dara
Echos Médias