Le laboratoire citoyen d’idées pour l’Afrique de l’Ouest (Wathi), a produit une réflexion, sur « comment améliorer le fonctionnement des systèmes de santé au service de la population« .
Les indicateurs sur la situation sanitaire en Afrique de manière générale montrent des progrès incontestables et réguliers au cours des deux dernières décennies. Ainsi les évolutions restent contrastées d’un pays à l’autre, mais la tendance globale reste positive.
Selon le laboratoire de Gill Yabi,« les progrès ont été particulièrement freinés par des contextes de conflits armés ou des crises sanitaires exceptionnelles, la plus marquante et la plus récente en Afrique de l’Ouest étant l’épidémie à virus Ebola qui a affecté lourdement le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. Et les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières internationales pour combattre les grandes pandémies, le paludisme, la tuberculose et le VIH sida. Le fonds mondial a ainsi joué un rôle central dans tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la facture sanitaire des États et des populations« .
Ainsi pour plus de prévention et d’amélioration des différents dysfonctionnements, des pistes préventifs ont été prises en compte notamment la mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au cœur du système de santé et pour ce faire il faudrait entre autres : inclure la prévention des soins de santé primaire et les principes de base de la santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels de santé. Élaborer des documents explicatifs en mots et images à l’attention des parents qui sont les premiers éducateurs, et distribuer ces documents dans les centres dédiés à la prévention.
Wathi suggère la création d’une plateforme numérique unique à l’échelle nationale chargée de disséminer via le téléphone mobile, les réseaux sociaux, des applications, des messages destinés au grand public pour la prévention des maladies, promouvoir et de certifier les sites internet et applications mobiles existants qui fournissent des informations fiables en matière de prévention de maladies spécifiques comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les cancers.
Il faut assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le domaine de la santé, y compris la santé mentale, leur distribution équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif. c’est-à-dire investir dans la formation des professionnels de santé sur la base d’une planification déterminée par l’identification précise des besoins et des manques les plus importants en matière de médecins spécialistes, d’infirmiers et d’autres agents de santé.
Miser sur l’amélioration des conditions de travail et les perspectives d’évolution professionnelle du personnel médical afin d’éviter les grèves récurrentes en conservant dans le secteur public les ressources humaines de qualité pour maintenir un niveau satisfaisant de motivation et d’engagement. Mieux financer les systèmes de santé pour la promotion et l’accessibilité aux soins et aux médicaments en allouant des ressources budgétaires spécifiques au domaine de la santé.
Le quatrième point consiste à améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements délivrant des services de santé. C’est-à-dire établir un numéro unique et centralisé au niveau national pour les services d’urgence médicale relié à un dispositif décentralisé de gestion d’ambulances fonctionnelles, en faisant appel à des entreprises innovantes africaines pour proposer des technologies adaptées au contexte, et notamment à l’exigence de minimisation des coûts.
Enfin, renforcer les systèmes de santé nationaux par le développement de la recherche, la mutualisation des ressources au niveau régional et l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales de santé.
Wathi se focalise sur les 15e pays membres de la Cédéao auxquels il ajoute le Cameroun, la Mauritanie et le Tchad. La perspective de Wathi est panafricaine et de nombreux constats et pistes d’action sont valables pour les autres régions du continent.
Aïchatou Konaré
Mali Tribune