Les Forces démocratiques syriennes, dominées par une milice kurde et soutenues par la coalition internationale dirigée par Washington, ont annoncé mercredi 31 octobre la suspension de leur offensive contre le groupe Etat islamique après les bombardements turcs de positions militaires kurdes. Les Etats-Unis se sont dits préoccupés par les opérations militaires turques contre leurs alliés en Syrie.
Avec notre correspondant dans la région, Paul Khalifeh
La décision des Forces démocratiques syriennes (FDS) de suspendre leurs opérations contre le groupe Etat islamique intervient à un moment critique. Cette coalition, dominée par les Kurdes, s’apprêtait à envoyer des renforts à l’est de la province orientale de Deir Ezzor, d’où elle avait été chassée la semaine dernière par les jihadistes.
La suspension de la contre-offensive des FDS va permettre au groupe Etat islamique (EI) de consolider ses positions et d’acheminer des renforts de la province irakienne d’Al-Anbaraprès avoir rétabli la jonction avec la frontière syro-irakienne.
Washington s’inquiète de la montée des tensions
Le gel des opérations contre l’EI fait suite aux menaces turques de lancer une vaste opération à l’est de l’Euphrate, le fief des forces kurdes en Syrie. Ces menaces ont été accompagnées de bombardements contre des positions kurdes dans la région frontalière de Kobané. Les Kurdes ont riposté en détruisant un véhicule militaire turc, selon un communiqué des FDS.
Cette montée des tensions inquiète les Etats-Unis qui voient leur plan visant à prendre la dernière poche jihadiste dans la vallée de l’Euphrate compromis.
Le porte-parole du département d’État américain Robert Palladino a déclaré que son pays était « grandement préoccupé » par des frappes « unilatérales », « d’où qu’elles viennent », rappelant que « du personnel américain pourrait être présent » sur place ou « dans les alentours ». Soit une mise en garde à peine voilée à la Turquie.
RFI