L’incertitude plane ce samedi 26 octobre sur le sort d’Abou Mohammed al-Joulani. Le chef du Front al-Nosra, qui a fait allégeance à al-Qaïda, est annoncé comme mort par la télévision d’Etat syrienne. Mais al-Nosra, l’un des principaux groupes jihadistes qui combattent dans le pays aux côtés de la rébellion, a démenti immédiatement l’information. Dans un communiqué, elle affirme que son chef est en bonne santé.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Des informations contradictoires circulent sur le sort du chef du Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda, donné pour mort par les médias syriens et les sources proches des rebelles. L’agence officielle Sana et la chaîne satellitaire étatique el-Ikhbariya ont annoncé la mort d’Abou Mohammed el-Joulani dans les combats, dans les montagnes de Lattaquié, au nord-ouest de la Syrie. L’information a été reprise par la chaîne de télévision américaine Skynews.
Des sources de l’Armée syrienne libre avaient été les premières à annoncer cette nouvelle dans le courant de la journée de vendredi. Des sites Internet proches des jihadistes en Syrie ont affirmé que le contact avec le chef du Front d’al-Nosra avait été coupé. Mais d’autres sites de la même mouvance ont démenti l’information, précisant qu’un message sonore d’Abou Mohammed Joulani sera prochainement rendu public.
Quelques heures avant l’annonce de la mort de ce chef d’al-Qaïda en Syrie, les médias officiels syriens avaient fait état de violents combats jeudi dans les montagnes de Lattaquié. Ils ont indiqué que plusieurs dizaines de rebelles avaient été tués par l’armée dans ces affrontements. Ce n’est que plus tard que le nom d’Abou Mohammed al-Joulani a été cité.
Al-Joulani, un pur produit al-Qaïda
Abou Mohammed al-Joulani est devenu un personnage-clé dans la mouvance salafiste-jihadiste qui combat le régime syrien. En avril dernier, il a prêté serment d’allégeance au chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.
On sait peu de chose de lui, sauf qu’il est syrien et qu’il a combattu pendant des années dans les rangs d’Al-Qaïda en Irak, aux côtés de son chef historique, le Jordanien Abou Misaab al-Zarqaoui. Ce passage lui a permis de forger de solides relations et une grande crédibilité dans les milieux du jihad mondial.
Il est l’un des rares Syriens à occuper un poste de commandement aussi important au sein d’Al-Qaïda. Sa disparition porterait un coup dur au Front al-Nosra, car il joue le rôle de rassembleur entre les Syriens et les très nombreux jihadistes arabes et étrangers, qui combattent dans les rangs de cette organisation.
Ce groupe très puissant sur le terrain ne cache pas son ambition d’instaurer un Etat islamique dans la Syrie de l’après-Assad.
Source : RFI