ICC Service feuilleton d’une escroquerie d’une dimension vertigineuse. Le Bénin n’aura pas attendu une décennie pour se laisser asphyxier par des agitations d’un gang de placement d’argent qui opère sur une échelle d’escroquerie d’une dimension vertigineuse. Ce qu’il convient d’appeler l’affaire ICC Services secrète un jus si acide qu’à nos yeux, la pratique semble être la même avec le Club 66, donc il urge de tirer sur la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
Créer 9600 emplois par an, mettre à la disposition de 9600 personnes un capital de démarrage d’un million de F CFA, fournir une assurance à l’ensemble des adhérents pour faire face aux accidents et aux décès (du citoyen ou de ses ayants droit), financer, chaque année, 200 bourses de formation professionnelle dans le supérieur, attribuer 1150 parcelles viabilisées sont, entre autres, les objectifs visés par le Club 66 créé pour accompagner et assurer l’autonomie de la jeunesse du Mali. Travaillant plus particulièrement en réseaux, le Club 66 compte aussi inculquer également à tous ses membres des valeurs de l’entreprenariat et de l’employabilité.
Quelle belle initiative ! Mais cela nous ramène au cas ICC au Bénin. Annoncé comme un sauveur par ses promoteurs l’affaire a tourné au vinaigre car des milliers de personnes ont été arnaquées. L’affaire a fait grand bruit en son temps à Cotonou. Des escrocs, sans foi ni loi aidés par le laxisme abêtissant des agents peu scrupuleux de l’Etat, ont emballé, embarqué, floué et dépossédé d’honnêtes gens de plusieurs milliards. Toutes les couches de la société béninoise sont sous la condamnation décrétée par la pègre du placement.
Fonctionnaires, commerçants, artisans, ouvriers, militaires, policiers, et même les mendiants ont vu leur bourse raclée et nettoyée sous l’effet des artifices des escrocs des temps modernes. Naturellement, le choc social est immense et draine les faméliques cortèges. Bien de victimes sont plongées dans la précarité. Le drame social du placement a bénéficié des complicités familiales avec l’implication de parents de hautes autorités de l’Etat dans le scandale d’escroquerie du siècle.
Le Club 66 s’est assigné pour objectif la promotion des valeurs relatives à l’entreprenariat, à l’amélioration de l’employabilité de ses membres, à la matérialisation d’une solidarité agissante entre ses membres, à la participation à l’éducation et la formation de ses membres et de leurs enfants. A ce jour, le Club a également une représentation dans toutes les communes de Bamako.
Aussi le Club 66 souhaite rendre disponible, à titre gracieux, une subvention – au titre du capital d’amorçage d’un million de F CFA. Cette mesure concernera, chaque semaine, 200 jeunes candidats-entrepreneurs. Soit près de 800 jeunes financés chaque mois. Après que le comité ait décidé de financer un jeune entrepreneur, le Club prévoit de fournir 3 éléments déterminants dans le succès d’une entreprise : la formation, le conseil, les prestations de suivi-évaluation.
Il faut signaler que pour officialiser ce partenariat avec Club 66, un contrat d’adhésion notarié dûment signé par les 2 parties lie le membre au Club. Ce qui est intéressant et à noter c’est que les avantages tels que l’éducation et l’assurance accident sont exclusivement à la faveur de tous les membres du Club dès l’adhésion. Le Club 66 se veut une structure de soutien et de solidarité, car toutes ses actions et objectifs vont dans le sens d’aide à l’atteinte de l’autosuffisance de ses membres.
Le projet « Club 66 » a détaillé son président, consiste à réunir un certain nombre de personnes dans le besoin en les faisant cotiser. « Après leurs cotisations, on en repartit le montant à différentes personnes pour leur permettre de créer des emplois ».
Tout ceci est bien beau, mais comment faire face à la demande qui est forte en ce moment, car vu la situation économique actuelle du pays, les gens se ruent sur ce nouveau projet sans trop y réfléchir.
Car en faisant un petit calcul simple à raison d’un million par client sur cinq bénéficiaires chaque mois, cela s’élève à 5 millions de nos francs par mois. Donc pour l’année le Club 66 devrait débourser 60 millions pour accompagner ses membres. On comprend qu’il faut batailler dure pour avoir de telle somme, sans oublier les autres charges auxquelles le club doit faire face. Il urge de pousser la réflexion.
Les promoteurs des structures de placement d’argent et de création d’emploi, tels des missionnaires du profit magique, vont allègrement abusé de la foi des fidèles de leurs églises, de la naïveté des citoyens, de la confiance et de leur proximité avec le pouvoir. Un crime commis d’Abidjan à Cotonou en passant par Lomé, sans que l’on sache encore les effets en chaîne que la crise du placement illégal d’argent est susceptible de provoquer sur tout le système financier et bancaire.
De la crise financière à la crise sociale grave : le pas est vite franchi. En ce qui concerne les drames vécus par des familles béninoises, et peut-être bientôt dans d’autres pays de la sous-région, des témoignages émergent, tout aussi émouvants et abasourdissants sur la bêtise généralisée des épargnants.
La question que l’on se pose est de savoir comment cette structure compte renflouer sa trésorerie pour pouvoir allouer des millions chaque mois à ses membres, comme appui ?
La rédaction
Source: lepointdumali