Les syndicats de la magistrature, à savoir le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), sont-ils aujourd’hui sur pied de guerre ? En tout cas, rien n’est moins sûr, car ils viennent de lancer un message fort au gouvernement en appelant leurs militants, c’est-à-dire les magistrats en fonction dans les zones à risque, à rejoindre immédiatement Bamako ou d’autres localités plus sécurisées dès qu’ils se sentent en insécurité dans leur juridiction ! Les deux syndicats déplorent en outre la non-mise en œuvre des accords sécuritaires signés avec le gouvernement, comme cela devrait être le cas trois mois après la suspension de leur mot d’ordre de grève illimitée suite à des accords intervenus avec la partie gouvernementale. Le SAM et le SYLIMA, tout en réaffirmant leur ouverture au dialogue, rappelle au gouvernement que le respect strict des engagements pris est gage de sa bonne foi, et se disent déterminés à user de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs revendications légitimes. Qu’est-ce qui motive cette levée de boucliers des magistrats ?
Il y a certes l’insécurité grandissante dans de nombreuses juridictions de service de leurs militants, comme un peu partout d’ailleurs au Mali, mais il y a aussi le fait qu’un confrère, « Sahelien.com », a publié un reportage dans lequel il ne fait aucun doute que le juge de Niono, Sounkalo Koné, enlevé et pris en otage par les terroristes du FLM du tristement célèbre Amadou Kouffa depuis 2017, au même titre que le Commandant de Brigade de Gendarmerie, est décédé des suite de maladie. « Les trois otages (ndlr : les deux précités et un certain Makan Doumbia) étaient tous détenus dans le même lieu, mais les deux autres sont décédés des suites de maladie. Le CB de Guiré est mort, il y a deux mois de cela et le juge de Niono quelques jours plus tôt (avant l’entretien, ndlr) », a répondu l’un des membres du groupe sans plus de détails », au confrère « Sahélien.com », qui précise avoir contacté le Ministère de la Sécurité pour confirmation pour n’avoir eu comme seule réponse : « Nous n’avons pas d’informations sur le sort de ces otages… et je viens de l’apprendre avec vous », de la part de M. Sangho, chargé de communication au Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. Et sauf erreur de notre part, le gouvernement n’a jusqu’ici ni confirmé, ni infirmé ces informations relatives aux otages, dont le juge Sounkalo Koné, aux mains des terroristes dans le centre du Mali !
Salif Diallo
Le Matinal