Le Syndicat National des Banques, Assurances, Microfinances, Établissements Financiers, Entreprises Pétrolières et Commerces du Mali (SYNABEF) a annoncé ce vendredi, 25 avril 2025 la libération de deux de ses militants, Biram Diop et Alassane Touré, tous deux travailleurs à Ecobank Mali. Leur détention était devenue l’un des principaux points de tension entre le secteur financier et les autorités judiciaires.
Dans un communiqué officiel, le bureau exécutif du SYNABEF a exprimé sa satisfaction : « Le SYNABEF a le plaisir d’informer l’opinion nationale et internationale de la mise en liberté de nos deux camarades d’Ecobank Mali, Birom DIOP et Alassane TOURE, ce vendredi 25 avril 2025. » Cette libération intervient une semaine après la suspension d’un mot d’ordre de grève lancé par le syndicat, dans le cadre de négociations tendues portant sur 15 revendications principales, parmi lesquelles figurait en bonne place l’exigence de la relaxe des deux agents.
Le SYNABEF avait entamé une grève de 72 heures à partir du 17 avril 2025, avec menace de prolongation à 120 heures. L’un des éléments déclencheurs de cette grève était précisément l’arrestation de Biram Diop et Alassane Touré, inculpés dans une affaire de présumées fausses garanties financières entre Ecobank Mali et la société Énergie du Mali (EDM-SA). Dès le début du mouvement, Hamadoun Bah, secrétaire général du SYNABEF, avait dénoncé une injustice : « Il faut reconnaître que le placement sous mandat de dépôt de deux responsables d’Ecobank dans l’affaire de fausses garanties est à l’origine de cet arrêt de travail annoncé par le SYNABEF. » Le syndicat insistait sur le fait que leurs camarades avaient « agi conformément aux procédures et à la réglementation bancaire ».
Après deux jours de grève et plusieurs médiations, notamment celles menées par le Haut Conseil Islamique, le ministre du Travail et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), le SYNABEF avait finalement accepté de suspendre son mouvement le 19 avril 2025. Cette suspension avait été décidée à la suite d’un engagement formel des autorités. « L’attitude constructive du syndicat a été saluée, et le Premier ministre Abdoulaye Maïga s’est engagé à résoudre les derniers points de blocage », indiquait alors un communiqué du gouvernement. Sur les 15 revendications, 12 avaient trouvé un accord, les trois restantes portant sur des dossiers judiciaires sensibles, dont celui des deux agents d’Ecobank.
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain