À la suite de la France et de l’Union européenne, la Banque mondiale vient d’annoncer la suspension de sa coopération avec notre pays. À l’origine de cette décision, l’incapacité du Mali à payer sa dette publique extérieure. Cette mesure qui tombe au moment où notre pays est depuis 4 mois sous embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA sonne comme une étape supplémentaire de la politique d’asphyxie économique de notre pays.
Le ministre de l’Économie et des finances a rendu publique, le 14 avril 2022, la suspension automatique des décaissements du groupe de la Banque mondiale notifiée le 18 mars 2022 en raison de l’accumulation des impayés au titre de la dette publique par les autorités de transition.
Dans une lettre adressée au ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni SANOU, la Banque Mondiale annonce la suspension des décaissements en faveur des Projets et Programmes financés par ladite Institution financière.
La note rappelle qu’à l’issue des sommets extraordinaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA), tenue le 9 janvier 2022 à Accra (République du Ghana), les deux institutions sous régionales ont pris des sanctions économiques et financières à l’encontre de la République du Mali dont le gel des avoirs de l’État dans les banques centrales des pays de la CEDEAO.
Ainsi, ajoute la source, tous les transferts de flux financiers et monétaires ont été suspendus par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en application de ces mesures.
Lesdites sanctions économiques et financières ont notamment empêché le Gouvernement du Mali d’honorer ses engagements au titre du service de la dette publique extérieure.
Conformément à ses procédures, la Banque mondiale a décidé de suspendre ses décaissements en faveur des Projets et Programmes qu’elle finance au Mali en raison de l’accumulation des échéances au titre du service de la dette publique extérieure pendant plus de 45 jours.
Une mesure confirmée par les responsables du ministère de l’Économie et des Finances qui ne donnent pas de précisions sur le nombre de projets et le manque à gagner par le Mali.
Mais, selon certains spécialistes, la Banque Mondiale finance actuellement 19 projets nationaux et 10 projets régionaux au Mali pour un montant total d’un peu plus de 1,8 milliard de dollars (dons et prêts inclus) au Mali, soit plus de 1 093.500. 000 000 en FCFA.
Pour ces derniers, ce montant représente, à peu près, la moitié du budget national de notre pays.
Selon les mêmes sources, ces projets soutiennent le développement dans des secteurs tels que l’énergie, la reconstruction et le redressement économique, l’eau et l’assainissement, l’autonomisation des femmes, le dividende démographique, l’éducation et la santé.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin