Des organisations de défense des droits humains dont les Avocats sans frontières Canada (ASFC), l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) et Amnesty International ont dénoncé la suspension, par la Cour de justice de la CEDEAO, des procédures concernant le Mali et la Guinée. Elles crient à un « frein » à la justice pour les victimes de violations des droits humains.
Des ONGs de défense des droits humains ne sont pas en phase avec la Cour de justice de la CEDEAO par rapport à la suspension des procédures concernant le Mali et la Guinée. « La suspension des procédures relatives aux violations des droits humains au Mali et en Guinée devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) empêche les victimes d’obtenir justice et réparation, regrettent amèrement quatre organisations de défense des droits humains », ont déploré Avocats sans frontières Canada (ASFC), l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) et Amnesty International dans un communiqué en date d’hier. Ces organisations se disent préoccupées par les conséquences sur les procédures judiciaires en cours qui sont ipso facto impactées par les sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali et la Guinée à la suite des coups d’État récemment survenus dans ces deux pays.
A en croire le communiqué des Avocats sans frontières Canada (ASFC), l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) et Amnesty International, la suspension des procédures concernant le Mali et la Guinée est en « contradiction avec le droit des victimes d’obtenir justice dans un délai raisonnable.
Les organisations signataires ». Elles précisent que «la suspension des procédures concernant le Mali et la Guinée est également un obstacle pour les victimes de violations des droits humains dans ces deux pays de faire valoir leurs droits devant la Cour de justice de la CEDEAO, sachant que les procédures ne pourraient y prospérer ». Selon ces organisations, la situation est regrettable « alors que des victimes de violations des droits humains commises dans le contexte du conflit au Mali peinent à accéder à la justice au niveau national. De même en Guinée, où les forces de défense et de sécurité ont réprimé avec un usage excessif de la force les manifestants en 2019 et 2020 ».
Après avoir dénoncé les manquements, ces organisations ont fait des recommandations aux chefs d’État de la CEDEAO. «Nos organisations appellent ainsi la conférence des chefs d’État de la CEDEAO, dont le traité pose comme principe fondamental la protection des droits humains, d’exclure du champ de ses sanctions la participation du Mali et de la Guinée aux activités de la Cour de justice », a précisé leur communiqué qui a ajouté : «Nos organisations tiennent également à rappeler aux États malien et guinéen leurs obligations, en tant que premiers responsables du respect des droits humains, y compris en matière d’accès à la justice ».
Boureima Guindo
Source: LE PAYS