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Suspension des opérations militaires françaises avec le Mali : Le chantage de trop de Paris

Depuis le coup de force d’Assimi Goïta et ses hommes, la France a décidé de mettre la pression sur Bamako pour le retour des anciens dirigeants de la transition malienne, le Président, Bah N’Daw et le Premier ministre, Moctar Ouane. Malheureusement, elle n’a pas été suivie par les Chefs d’Etat de la CEDEAO lors du Sommet extraordinaire tenu à Accra le dimanche 30 mai dernier.

Les dirigeants de l’organisation ouest africaine ont accepté que le chef de la junte militaire, Assimi Goïta, dirige la transition avec un Premier ministre civil. Un véritable camouflet pour la France qui a avait monté la pression pour que la CEDEAO puisse sanctionner le Mali si Assimi et ses hommes ne remettaient pas le pouvoir au pouvoir aux civils, notamment le retour du Président de la transition et de son Premier ministre dans leurs fonctions. Finalement, la CEDEAO avait simplement opté de suspendre le Mali de toutes ses institutions en enjoignant au chef de la junte de nommer un Premier ministre civil. Le choix de ce Premier ministre civil est tombé sur le président du Comité stratégique du M5-RPF, Dr Choguel Kokala Maïga, un homme réputé pour ses prises de position très divergentes avec les intérêts français. Du coup, la France a accentué ses menaces contre le Mali.
En effet, dans ses prises de positions antérieures, Dr Choguel K. Maïga a manifesté une parfaite connaissance des relations et des accointances de la France avec les touaregs kidalois (l’épicentre de la rébellion au Mali). En effet, dans son livre « Les rebellions au nord du Mali, les origines à nos jours », il fait l’autopsie de la crise cyclique qui perdure dans le septentrion malien depuis les premières heures de l’indépendance du Mali et qui a pris une autre tournure en 2012 avec les revendications indépendantistes. Dans son livre, Choguel n’est pas tendre avec la manière dont la communauté internationale, notamment la France gère la crise malienne. Lors de la présentation de son livre, il l’avait fait remarqué à juste titre : « Des libyens d’origine malienne sont à l’origine de la crise, c’est des bandits, des narcotrafiquants qui avaient signé un accord avec la France pour les aider à déposer le président Kadhafi. Cette rébellion n’est pas celle des touaregs ni des arabes c’est même eux les victimes. La communauté internationale est en train de jouer le double jeu, il souffle le chaud et le froid mais les autorités maliennes ne bronchent pas. Comment comprendre la présence des autorités de la minusma et de barkhane lors de la célébration de la fantomatique République de l’Azawad ? Sont-ils là pour aider le Mali à instaurer son autorité sur son territoire où à le diviser ».
Donc, en réalité, c’est le choix de Choguel à la primature qui passe mal chez la France. Autre raison de la désapprobation du choix de Choguel par la France, c’est la proximité avec la Russie. C’est pourquoi, la France est dans un chantage honteux pour empêcher cette nomination. Sinon au Tchad, elle a applaudi et fait accepter par la communauté internationale, les Nations-unies, le coup d’Etat du fils d’Idriss Deby Itno. Si les véritables raisons de son engagement au Mali est la lutte contre le terrorisme pourquoi suspendre ses opérations conjointes avec l’armée malienne alors qu’elle coopère avec un régime militaire au Tchad. La situation sécuritaire du Mali est beaucoup plus fragile que celle du Tchad. Affaire à suivre,
Youssouf Diallo

 

Source: La lettre du Peuple

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