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Surveillance des décès maternels et riposte : UN OUTIL D’AMELIORATION DE LA QUALITE DES SOINS

Elle consiste à passer en revue le parcours, qui a conduit au décès et voir les insuffisances

amadou dolo docteur medecin gynecologue obstetricien

Le décès d’une mère est une tragédie pour le mari, la famille, la société toute entière. Selon le professeur Amadou Dolo, c’est la honte du siècle. L’humanité, pour cette raison, a inscrit la lutte contre la mortalité maternelle dans les objectifs du millénaire pour le développement. Nous ne ne pouvons pas laisser les femmes vivre seules cette tragédie, alors que le monde continuait d’exister. «Nous existons parce que ces femmes nous ont permis d’exister», témoigne t-il. Selon l’OMS, au niveau mondial en 1990, un demi millions de femmes décédaient tous les ans. Une femme décédait toutes les minutes avec un taux de 600 décès pour 100 000 naissances. En 2010 c’était 303 000 décès par an avec un taux de 216 pour 100 000 naissances vivantes. Ce qui fait dire au professeur qu’il y a eu des progrès, car 44 % des décès ont été réduits par rapport à 1990. Mais il estime que ce progrès est insuffisant, car il s’agissait de réduire la mortalité à 75%. Ce qui signifie qu’il ya encore du chemin à faire. Cependant, l’engagement doit se poursuivre. Il faut qu’on s’engage tous, de façon forte pour que les objectifs du développement durable soient atteints. Ce ne serait plus les 2/3, mais nous devons faire un taux inférieur de 70%. L’Afrique subsaharienne comptabilise un décès de 66% avec un taux de 546 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Pour lui, nous avons encore du chemin à faire. Le professeur souligne qu’il faut poursuivre les engagements. Et les objectifs du développement durable vont nous conduire jusqu’en 2030. Ces objectifs recommandent un taux de réduction inférieur de 70 pour 100 000 naissances. Pour cela chacun de nous doit s’engager de façon forte pour atteindre ce taux dans tous les pays. Il pense surtout que ce message s’adresse aux sages-femmes qui doivent mettre fin aux décès maternels. Pour lui, cela est possible. Le taux annuel du Mali selon l’OMS est de 2%. Le professeur affirme à ce sujet que nous ne sommes pas les moins lotis dans cette lutte. Le Cap vert est le seul pays qui ait atteint les objectifs en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale c’est le Rwanda qui a été performant. Pour lui, nous pouvons aussi l’atteindre et nous devons l’atteindre avant 2030. La surveillance des décès maternels est apparue comme une solution quasi providentielle que la science a apporté pour accélérer la réduction des décès maternels. Elle consiste à passer en revue le parcours qui a conduit au décès et voir les insuffisances. Ensuite, il faudra noter ces insuffisances, les prioriser pour qu’une prochaine femme n’ait pas le même destin. «C’est cela la surveillance des décès maternels et riposte, qui va être une action continue», explique t-il avant d’ajouter que son but c’est d’assurer le suivi des décès maternels néonatals et infantiles, de garantir la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et infantile pour l’ensemble du monde. Pour cette surveillance, il précise que l’OMS propose un schéma de 5 étapes. Et c’est par lesquels, dit-il, que les sages-femmes doivent passer. Cela veut dire que chaque décès de femme doit être identifié pour savoir si c’est un décès maternel. Il faudra aussi prendre les informations et les notifier dans un document pour permettre la revue. Il faut analyser tout le parcours, les évènements, les intervenants. Il est nécessaire de découvrir comment ces intervenants ont coopéré et dans quel délai. «Cette analyse va permettre de tirer des conclusions et de dire que c’est à ce niveau-là que les insuffisances sont situées. Parce que si ces insuffisances n’avaient pas existé elle ne serait pas morte. Donc il faut les corriger», souligne le professeur Dolo. C’est ce que notre spécialiste appelle la riposte à travers les actions sur la base des recommandations. l’hémorragie, la caU-se principale. Il souligne que le Mali faisait déjà ce qu’on appelle la revue des décès maternels, qui était une situation ponctuelle. Mais il précise qu’il faut une situation continue et qu’il faut tous les jours analyser les décès. Le taux de mortalité dans notre pays est de 368 pour 100 000 naissances vivantes. Depuis 2006, le Mali a intégré les décès maternels dans la liste des maladies et événements prioritaires à notification hebdomadaire obligatoire pour la surveillance intégrée de la maladie et de la riposte. Un système pérenne au niveau du ministère de la santé permet de loger et traiter ces informations. La direction nationale de la santé a élaboré un fichier pour recevoir les informations, les compiler et les traiter sur la base des recommandations. Depuis que cette surveillance a été instaurée, il apparaît entre 2014 et 2015 que notre pays a enregistré 123 000 000 naissances. La cause de la mortalité maternelle est surtout l’hémorragie. Le medecin invite chacun à faire des dons de sang afin de sauver des femmes. Pour éviter cette hémorragie dans les structures, il a souligné que des mesures ont été prises. Ces mesures sont : l’affichage du protocole de prise en charge des principales complications. C’est-à-dire qu’il faut faire tout si une femme saigne. Notre professeur affirme que si ces mesures sont mises en place la femme ne décèdera pas. Il faut réparer des ambulances, mais aussi des groupes électrogènes, pour que les urgences soient évacuées et que l’intervention se fasse sous la lumière. Le circuit d’oxygène ne doit pas non plus faire défaut. Car lorsqu’il y a une détresse, il faut de l’oxygène, pour que l’organisme récupère rapidement. L’accouchement est incertain. Si l’enfant sort dans un état difficile, la solution passe par l’oxygène. Si elle n’y ait pas c’est une mort garantie. Les téléphones doivent être mis à la disposition des maternités pour les appels d’urgences. La sensibilisation de la population pour l’utilisation des ambulances pour la référence évacuation permettra très certainement la prise en charge des cas. D’après le professeur il y’ a de nombreux défis à relever dans notre pays. La surveillance des décès va permettre un diagnostic plus creusé par rapport à chacune des situations et apporter des réponses. Toutes ces causes ne sont pas médicales mais il y a des facteurs favorisants comme la route souvent impraticable dans certaines zones. Il faut intégrer nécessairement et de façon effective la surveillance des décès maternels dans les activités de routine à travers les registres. Il recommande de remplir ce registre de façon rigoureux ne laissant échapper aucune femme. Les sages-femmes pour sauver le monde doivent avoir les informations exhaustives pour faire une bonne analyse et prendre une bonne décision. Il faut une couverture nationale et faire un suivi-évaluation. Cela permettra d’atteindre très rapidement les objectifs. La surveillance des décès maternels doit être introduite dans les curricula de formation de base des agents de santé afin que ces derniers puissent avoir la compétence, la culture de la redevabilité. L’intégration des agents des associations professionnelles dans le processus, mettre en place un cadre réglementaire. Il juge nécessaire de créer des comités de surveillance de décès maternel et riposte au plan local et régional pour que cet organe puisse suivre en permance l’évolution des décès maternels et corriger les insuffisances. Il faut surtout une forte implication de la société civile.

F. NAPHO

Source : L’ Essor

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