Après la publication de l’interview de l’Avocat de la Société Guo-Star réalisée à Paris (France) pour les journaux les Echos, 22 Septembre et Le Prétoire, le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré a non seulement décidé de sortir de sa réserve pour recadrer le débat, mais aussi et surtout inviter le célèbre Avocat Me Kassoum Tapo à choisir le panel de son choix pour discuter en public. En attendant, dans votre journal, il démonte l’argumentaire de l’avocat.
A en croire Amadou Ousmane Touré qui nous a reçu dans son bureau le lundi dernier dans l’après-midi, certains professionnels du droit biaisent le débat à dessein. Tel serait le cas de Me Kassoum Tapo qui, en sa qualité de conseil de Guo-Star, a tout intérêt à faire du Juridisme pour mieux mériter ses honoraires.
En revanche, pour la manifestation de la vérité, le parquetier et non moins premier procureur anti-corruption au Mali a décidé de troquer sa robe de magistrat pour apporter la contradiction au célèbre avocat dont la réputation dépasse largement les frontières de notre pays et même du continent africain tout court.
La pomme de discorde entre ces deux pratiquants du droit tournent autour de trois concepts : La surfacturation, le secret-défense et la compétence du Bureau du Vérificateur Général à saisir la justice.
A Propos de la surfacturation
Dans son interview, Me Kassoum Tapo a fait savoir que ‘’ surfacturation, cela n’existe pas. Je l’ai déjà assez dit’’ qu’il n’y a pas de texte, c’est la liberté de prix…’’
Pour le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré, la surfacturation existe bel et bien dans notre arsenal juridique. ‘’C’est l’UEMOA qui réglemente la surfacturation’’.
Tout en expliquant que même le fameux article 8 du Mali est une transposition nette de l’article 9 de l’UEMOA, il fera savoir que c’est du faux. Le Vérificateur général tient à faire savoir que la surfacturation ressort clairement de toutes les directives de l’Uemoa. Et d’ajouter que même sur le plan national aussi c’est du faux.
Selon Amadou Ousmane Touré, « le bureau du Vérificateur général n’a pas inventé la surfacturation, il ressort des directives de l’Uemoa. Le Vérificateur Général ne recule pas d’un iota. Le concept existe bel et bien dans notre arsenal juridique. Et de le définir en disant que la surfacturation est une facture qui ne reflète pas la réalité de ce qu’elle doit porter.
A propos de la compétence du Végal à saisir la justice
Il ressort de l’interview réalisée par Me Kassoum Tapo que ‘’Le Vérificateur s’est cru autorisé à saisir le Procureur de la République alors qu’il n’en avait pas le pouvoir’’ Et d’ajouter aussi que ‘’C’est le vérificateur qui a saisi de son rapport le procureur chargé du pôle Economique alors qu’il aurait dû saisir la Cour Suprême’’.
Toute chose que le Vérificateur Général rejette en bloc. Selon lui, la compétence du bureau est indiscutable et plus que sérieuse. Le bureau est dans son domaine.
Pour les infractions financières et budgétaires, ce sont tous les organismes de contrôle. Le Vérificateur Général ne dénonce pas les personnes, il dénonce des faits au Procureur de la République, conformément au code de Procédure Pénale qui dit que tout agent ayant connaissance d’un fait répréhensible peut saisir le parquet. Et même la loi instituant le Bureau du Vérificateur Général le permet.
‘’Le Bureau du Vérificateur Général est hyper compétent pour saisir le Procureur de la république’’, conclut Amadou Ousmane Touré.
A propos du Secret-défense
Le Vérificateur Général reconnait qu’il n’y a pas de texte qui régit le secret-défense. Cependant, il fallait formaliser et déterminer les objets ou équipements faisant objet de secret-défense. Le tort de Soumeylou Boubeye Maïga est de n’avoir pas fait cette formalisation.
Dans quel dessein ?
Toujours est-il qu’Amadou Ousmane Touré est prêt à affronter Me Kassoum Tapo dans un panel de son choix pour discuter. Y compris en direct sur les ondes de la chaine nationale. Vivement donc que Me Maitre Tapo accepte cette invitation.
Birama FALL
Source: Le Prétoire