Les clients s’agacent, les marchés s’affolent, les prix du sucre varient au gré de chaque revendeur et se situent dans une fourchette de 700 à 900 F CFA le Kg.
A la recherche du sucre… Le produit est rare, sur les étals des marchés, depuis des semaines. L’inquiétude grandit, chez certains consommateurs et les opérateurs économiques. Les clients s’agacent et les magasins perdent de l’argent. Avec un pouvoir d’achat en baisse les consommateurs sont confrontés à un manque en rayons de ce produit qui fait forcément augmenter les prix. Le Kg de sucre bondit de 650 à 700 voire 900 F CFA. Au point que nombreux penchent plutôt que les spéculateurs s’en mettent pleins les poches et ayant plumé tous les crédules pigeons qui croient à la pénurie, il ne resterait plus à souhaiter pour ceux qui se réjouissaient d’avoir fait des stocks de ce produit que les fourmis le dévorent. A la limite il suffirait qu’un analyste économique lance le bruit que les aléas climatiques ont perturbé la production quelque part dans le monde pour que des opérateurs économiques véreux fassent la rétention de stock dans l’espoir de l’écouler à des prix prohibitifs.
Toujours la même histoire depuis des décennies. Le pays fait face régulièrement et de façon cyclique à une période de pénurie. Tantôt le riz manque, tantôt la farine, le lait ou l’huile. Et parfois la panique et la crainte s’emparent d’une frange de la population, hantée par l’achat compulsif de ces denrées à l’approche du mois de Ramadan. Des réactions d’acheteurs entassant dans des paniers ou des bassines les provisions pour se prémunir de quoi, on ne le sait, une éventuelle pénurie n’émeuvent plus personne, tant la pratique s’inscrit dans les habitudes.
100.000 t en un mois
Une fois de plus, la pénurie de sucre fait souffler sur le Mali un vent de folie. Les tracas des ménages conduisent le ministre du Commerce de l’Industrie, Moussa Alassane Diallo à remonter les bretelles des importateurs au cours d’une réunion dédiées à examiner ensemble les pistes de solution en vue d’un approvisionnement correct du pays. « Comment comprendre que plus de 60 ans après l’indépendance, le Mali soit réduit à dresser le constat de pénurie de denrées ».
Une nouvelle problématique à régler au plus vite. Nul doute, la seule alternative pour satisfaire les consommateurs, est l’importation en vue de combler le gap et faire baisser les prix qui se pratiquent au gré de chaque revendeur. L’opération d’urgence va porter sur un volume d’importation de 100.000 tonnes étalées sur un mois. Un pari qui n’est pas au-dessus du dynamisme de la race d’importateurs dont dispose le pays et qui, dans un passé récent marqué par des sanctions de la Cédéao et de l’Uémoa, ont prouvé qu’ils sont à hauteur des espoirs placés en eux.
Fanfan
L’Informateur