Ousmane Issoufi Maïga, président de Ir Ganda, a annoncé les démarches qu’il a entrepris pour rallier les groupes armés CMA et Plateforme à la cause de la paix. Dans certains de ses aspects, l’accord d’Alger est inapplicable. « Nous traçons une voix alternative à l’accord pour la paix et la réconciliation », a expliqué Ousmane Issoufi Maïga le 24 février lors d’une conférence d’information à Bamako au quartier de Baco Djicoroni ACI.
Ir Ganda qui est l’association des peuples de culture songhay a rencontré dans le cadre de cette alternative les groupes armés signataires de l’accord. «Nous avons parlé des blocages dans l’application de l’accord. Nous n’avons pas besoin de médiateurs pour résoudre les problèmes entre nous », a affirmé Ousmane Issoufi Maïga. «Nous avons diagnostiqué le mal, il nous faut trouver un médecin pour le soigner ».
En plus des membres d’Ir Ganda, étaient présents des représentants de groupes armés signataires et non signataires, des ministres et de représentants de partis politiques. Les partenaires du Mali étaient aussi représentés à travers des diplomates.
Selon le président d’Ir Ganda, le mal du Mali est peut-être trop profond, mais les solutions ne peuvent être trouvées que dans le vivre-ensemble. Ainsi, Ousmane Issoufi Maïga a lancé un appel aux partenaires du Mali afin qu’ils écoutent les propositions émanant de la majorité des populations du nord. L’objectif de cet appel est d’éviter à la population de souffrir à cause de groupes qui ne sont pas représentatifs des habitants de la zone.
Le défi, selon Ir Ganda, c’est aller au-delà de l’accord d’Alger qui n’arrive pas à freiner la violence dans le nord du pays. Le président d’Ir Ganda a attiré l’attention sur les risques de « nettoyage ethnique » et de « génocide » que fait planer la persistance de la violence. Ces risques sont accentués par la circulation de groupes armés difficiles à distinguer de bandits qui dépouillent la population.
Ir Ganda défend la culture Songhay, les valeurs historiques se rapportant à l’histoire de l’empire Songhay. Cela n’empêche pas l’organisation de promouvoir le vivre-ensemble sur des terroirs que partagent plusieurs communautés. Selon Ousmane Issoufi Maïga, des cellules de bases ont été créées dans tous les cercles de l’espace couvert par la culture Songhay, dans chaque village il y a un comité.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain