Au total, neuf chevaux de races améliorées ont été acquis par notre pays. Les demi sangs, comme on les appelle également, courront pour la première fois, dimanche à l’occasion du Grand prix Rental
C’est un événement sans précédent qui se prépare au Champ hippique de Bamako et il suffit de faire un petit tour dans le Temple du cheval malien pour s’en apercevoir. Tous les jours, ce sont plusieurs dizaines de personnes, des enfants, des propriétaires de chevaux, d’anonymes, bref d’amoureux de sports équestres qui viennent au Champ hippique pour voir les neuf demi sangs acquis par la Fédération malienne des sports équestres (FMSE) et qui vont s’affronter, dimanche dans le Grand prix Rental.
Le spectacle promet et fait déjà saliver les amoureux du cheval, puisque c’est la première fois dans l’histoire des sports équestres du Mali, que des demi sangs seront face à face, dans un Grand prix. Les courses de chevaux se déroulent dans notre pays depuis plus de cinquante ans, mais jamais une catégorie composée uniquement de races améliorées n’avait participé à ces épreuves. C’est dire que les amoureux du cheval attendent avec impatience le Grand prix Rental et la première course des demi sangs de l’histoire des sports équestres du Mali.
Si l’acquisition des chevaux de races améliorées était une promesse de campagne de l’actuelle équipe dirigeante de la Fédération malienne des sports équestres, force est d’admettre que c’est le jeune opérateur économique et grand passionné du cheval, Sékou Djigué qui a été le grand artisan de l’aboutissement du projet. Depuis plusieurs années, Sékou Djigué se battait pour permettre au Mali d’acquérir des chevaux de sang amélioré et il a montré la voie, en achetant quatre demi-sang dans un haras au Sénégal.
L’acquisition de ces Super cracks, comme on appelle les chevaux de races améliorées, déclenchera un vaste mouvement dans le monde du cheval malien, poussant quatre autres propriétaires à sauter le pas : Aboubacrine Maïga, Boubacar Tandja, Baba Sylla et Mohamed Haïdara qui n’et autre que le président de la FMSE. «Pour moi, c’est un rêve qui vient de se réaliser.
J’ai toujours rêvé d’organiser un Grand prix au Mali avec les Super cracks. Je me suis battu pendant des années, Dieu merci, les chevaux sont là», souligne Sékou Djigué. Visiblement content et impatient de voir les neuf demi sangs à l’œuvre, dimanche au Champ hippique, le jeune propriétaire d’écurie précisera que le prix des chevaux de races améliorées varie de deux à trois millions et qu’il a déboursé plus d’une dizaine de millions de F cfa, sans compter les frais de transport et de nourriture, pour acquérir les quatre demi sangs.
«Le Mali était au diapason des autres pays qui ont tourné la page des chevaux locaux depuis belle lurette. C’est donc une nouvelle ère qui commence pour notre pays, avec l’achat de ces Super cracks qui sont réservés uniquement aux Grands prix», expliquera Sékou Djigué. Mais quelle est la différence entre les demi sangs et la race locale ?
«La différence entre les deux races est énorme, surtout au niveau de la performance et de la croissance. Les races améliorées sont faites pour courir, elles sont plus costaudes et sont deux, voire trois fois plus rapides que nos chevaux, répondra Sékou Djigué. Au niveau de
la croissance aussi, poursuivra-t-il, les races améliorées se développent plus vite, ce sont des chevaux qui mangent au moins 10kg de mil par jour, contre la moitié pour les chevaux locaux. Un cheval de race améliorée peut courir dès l’âge de trois ans, alors qu’il faut quatre, voire cinq ans pour lancer les chevaux locaux. Mettez simplement les deux chevaux côte à côte, vous verrez tout de suite la différence», complètera celui qui occupe le poste de commissaire aux relations extérieures de la fédération.
A l’instar de Sékou Djigué, le président de la FMSE, Mohamed Haïdara affiche également sa satisfaction, après l’acquisition des neuf demi sangs et n’hésite pas à parler de révolution pour le monde du cheval malien. «L’arrivée de ces chevaux a été accueilli avec un grand soulagement par les propriétaires d’écurie. Tout le monde est content», témoignera Mohamed Haïdara qui annonce, déjà, une grande fête, dimanche au Champ hippique.
«Notre joie est d’autant plus grande que le Mali était le seul pays de la sous région qui n’avait pas de races améliorées. Ce mauvais souvenir fait désormais partie du passé», s’exclamera Mohamed Haïdara, avant de renchérir : «Avec ces Super cracks, notre pays va non seulement organiser des Grands prix dignes de ce nom, mais en plus on fera la reproduction chez nous. Autrement dit, dans deux à trois ans, le Mali aura des demi sangs nés au Mali». Vivement donc dimanche pour la première apparition des Super cracks qui s’affronteront sur la distance classique de 2000m.
Souleymane B. TOUNKARA
Source: Essor