Après la marche du 28 septembre dernier, le Collectif des 62 villages victimes de spéculation foncière, dans le cercle de Kati, toujours dans l’attente d’une suite favorable à sa requête, à savoir la restitution totale des terres de culture spoliées par des agences immobilières de la place, prépare une nouvelle offensive pour dénoncer à haute et vive voix les prédateurs fonciers.
Ainsi, le 14 décembre prochain, le collectif entend organiser une nouvelle marche pacifique, cette fois-ci, sur l’ensemble du territoire national pour, disent-ils, dénoncer ‘’les magistrats corrompus qui déshonorent notre patrie’’.
En attendant, les responsables du collectif en appellent à l’implication personnelle du président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, pour être dans leurs droits, dans un bref délai.
L’information a été donnée, avant-hier dimanche, au cours d’une conférence de presse animée par les responsables du Collectif à savoir : le président du collectif, Bakary NIARE ; le porte-parole du collectif, Drissa NIARRE ; le président de la coordination locale des APM de Kati, Karounga CISSE ; le secrétaire général de la coordination, Malick BALLO, etc.
Dans la déclaration lue par le par le porte-parole, Drissa NIARE, le groupement des victimes de la spéculation foncière dans le cercle de Kati, membre des APM, a exprimé sa préoccupation face à la gestion du foncier dans notre pays, le Mali, dont l’économie est basée, pour l’essentiel, sur l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Plus de 90 % de la population malienne vivent des produits et sous-produits de l’agriculture. De nos jours, les agriculteurs qui sont les propriétaires coutumiers sont dépossédés de leurs terres par des spéculateurs foncières.
Ce dossier a été pris à bras le corps par le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et des affaires foncières, Mohamed Ali BATHILY. Le ministre a exposé aux gouvernants et aux gouvernés, le caractère frauduleux des lettres de cession des titres fonciers que détiennent des agences immobilières. Il a même annulé des titres illégalement acquis par les escrocs fonciers.
Hamady Kinty BATHILY et ses co-accusés ont attaqué des décisions du ministre à la Cour suprême, nous a-t-on confié.
M. NIARE a déploré le fait que le droit ne se dit plus dans beaucoup de tribunaux où c’est la loi de la jungle qui prédomine généralement.
« Nous demandons aux magistrats corrompus qui déshonorent notre patrie de se ressaisir et ne dire que le droit. Nous pensons que les autorités actuelles de Kati ne sont pas impliquées dans la situation que nous vivons, mais nous ne savons pas pourquoi le préfet ne veut pas nous recevoir bien que nous lui avons adressé par écrit une demande d’audience », nous a-t-il expliqué.
Il a rappelé que le 28 septembre 2017, le collectif a demandé et obtenu la libération de deux paysans détenus dans la prison de Kati.
Mais il reste la revendication principale, à savoir : la restitution des terres spoliées.
« Nous demandons l’implication personnelle du président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, pour les mettre dans leur droit dans un bref délai.
Dans le cas contraire, le Collectif entend organiser une marche de très grande envergure à travers tout le pays, le 14 novembre 2017.
Dans les différentes interventions, il ressort qu’un champ de 1700 ha à Sirakoro Niaré est spolié par les sociétés : Banga Guetema, Sema –SA et autres ;
à Kati N’Toubana, c’est 443 ha qui sont concernés par la spoliation par Hady NIANGADOU, PIMENT et autres. De même, à Diago, l’agence immobilière de Binta Diane SEMEGA est accusée d’avoir spolié de plus de 1200 ha de terre aux paysans et 37 ha à Klanabougou, etc.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin