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Soutien réel ou factice de l’Adema et du Rpm à la transition : Quand les jeux d’intérêts prennent le dessus sur la Realpolitik

Selon un adage ivoirien avoir un pied dehors et puis un pied dedans, c’est dehors. Cet adage sied bien aux positions de deux partis, à savoir l’ADEMA PASJ et le RPM, tous deux membres du cadre des partis politiques pour une transition réussie, opposé à toute prolongation de la transition, et tous les deux partis ont des représentants au CNT. Ce qui est encore grave c’est que les deux partis ont participé aux Assises Nationales de la Refondation, ANR, l’un, officiellement à savoir l’ADEMA et l’autre, le RPM, officieusement à travers ses cadres. Le hic est que tous disent soutenir la transition, mais opposer à toute forme de prolongation, comme proposée par les participants aux Assises Nationales de la Refondation. Le nœud gordien de cet antagonisme est la présence de certains cadres de ces deux partis à des instances de décision du pays au détriment de la grande majorité, qui, mécontente de ne pas être impliquée, fait feu de tout bois. Les laisser pour compte font-ils de la surenchère politique pour être conviés au banquet de la République ? Par ce temps de soupçon et d’incertitude, n’y a-t-il pas lieu de clarifier les positions pour éviter toute confusion ?

 

L’Alliance pour la Démocratie au Mali, Parti Africain pour la Solidarité et le Justice, ADEMA-PASJ et le Rassemblement pour le Mali, RPM, sont deux des trois plus grands partis politiques de l’échiquier national. Ils étaient les deux plus importants et significatifs partis de l’ex majorité présidentielle, sous IBK et ils ont un destin commun, celui d’être issu du mouvement démocratique et surtout l’un est sorti des entrailles de l’autre. Aujourd’hui à la faveur d’une transition l’Adema semble avoir fait sa mue en se ralliant au nouveau régime pour apporter sa pierre à l’édifice national, comme il l’a toujours fait depuis l’avènement de la démocratie au Mali. Quant à son allié naturel, le RPM, bien que n’ayant pas digéré l’interruption de son régime, a également dit officiellement sa volonté d’aider les autorités à sortir rapidement le pays de l’impasse. C’est pourquoi tous les deux partis sont membres du cadre des partis politiques pour une transition réussie. Mais il se trouve que certains partis de ce cadre sont farouchement opposés à la transition et ne ratent aucune occasion pour vilipender les autorités de la transition, en complicité avec ceux qui ont dit officiellement les soutenir. Mieux l’ADEMA ayant participé aux Assises Nationales de la Refondation, ANR et ayant fait siennes les résolutions et recommandations des ANR, ne devrait plus faire un communiqué pour demander le respect du délai des 18 mois. Quant au RPM c’est vraiment contradictoire qu’ayant des cadres dans les instances de décision comme le CNT et certainement dans le gouvernement, il serait maladroit de voir ce même parti s’opposer aux décisions de la transition. Ce genre de comportement ne crédibilise nullement l’homme politique et jette l’anathème sur toute la classe politique malienne.

Après une petite enquête menée au sein des états-majors de ces deux partis, c’est juste un jeu d’intérêts, certains cadres ont la chance d’être à des postes de responsabilité, CNT, Gouvernement, laissant à la touche la grande majorité qui aspire à être dans les bonnes grâces de la République. Leurs grands bruits pourraient relever de la surenchère politique afin d’être appelés autour du gros gâteau qu’est la République. Comme pour dire que les hommes politiques maliens se battent beaucoup plus pour leurs ventres que pour le devenir du peuple.

Youssouf Sissoko

Source : L’ALTERNANCE

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