À quelques encablures de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, le gruau se démarque de la poudre, les peureux jettent l’éponge. Le désormais ex-candidat du parti YELEMA s’est retiré de la course, depuis le 15 juin dernier, au profit de l’ancien Premier Ministre de la Transition de 2012, Cheick Modibo Diarra, candidat du RpDm.
Moussa Mara a jeté l’éponge au profit d’un autre candidat qui ne pèse pas le même poids politique que lui. Peur inavouée ou calcul politicien hypocrite ? Mara se marre avec l’Astrophysicien de la NAZA, aux mains tachetées d’un populisme camouflé. En tout cas, ce renoncement de l’incohérent Moussa Mara ne consolide surtout pas une volonté de l’alternance dont il se disait toujours tenant en faveur d’une nouvelle ère de la jeunesse, le changement. Son cheval de bataille a-t-il eu un pied cassé ? Diantre, ce soutien stratégique de l’ex Premier Ministre de Mandé Mansa à celui du « Généra-Capitaine » Amadou Aya Sanogo n’est jusque-là pas compris par la majeure partie de la population malienne qui voyait en Moussa Mara une incarnation du changement escompté.
En effet, le 15 juin dernier, c’est sur les réseaux sociaux que les Maliens ont appris le retrait de la course du désormais ex-candidat du parti YELEMA au profit du Sexagénaire Cheick Modibo Diarra du RpDm, un Homme moins charismatique que lui sur la scène politique nationale. D’emblée, la toile fut émaillée par la stupéfiante nouvelle. Mara n’est pas Tiébilé Dramé ; car, il comptait aussi. Et depuis, des avis divergent, mais beaucoup désapprouvent la manière populiste opté par le Chef de la 6e force politique du pays. Un soutien qui regorge une ruée d’inquiétudes et de prétentions politiques. En analysant quelque peu ce désistement de Moussa Mara, on dirait que ce soutien au beau-fils du Général Moussa Traoré ne serait que stratégique. Et, cela, pour se faire redorer le blason aux yeux du citoyen malien après avoir assisté et soutenu, bec et ongles, le régime mafieux d’IBK lors du scandale financier relatif à l’achat de l’avion présidentiel. On s’en souvient bien. Et beaucoup de Maliens ont failli croire à la lunette d’argile dont il voulait user pour couvrir ladite affaire avec des prix zigzagants. Et, après, dire piteusement aux mêmes Maliens meurtris dans leur chair et leur âme qu’il avait été induit dans une «erreur de communication» lors de la déclaration de sa candidature.
Du coup, le reste du crédit dont lui accordait le Malien lambda vient d’être complètement ruiné. C’est ainsi qu’il a constaté sa faible popularité lors de ses récentes visites à l’intérieur et à l’extérieur du pays. De deux, le problème de parrainage qui fait l’écho sur la scène politique actuellement aurait été la plus grande étape à franchir pour Moussa Mara. Car, chaque candidat est appelé à réunir la signature de 10 Députés ou 45 Conseillers selon la nouvelle loi électorale en vigueur. Et, selon nos investigations, certains élus auraient conditionné leurs signatures à des sommes faramineuses s’élevant à des dizaines de millions de nos francs.
Un soutien populiste et de prévoyance piégée
En moins d’une semaine de sa signature à travers son Représentant lors de la conférence de presse de la nouvelle alliance politique « Les Bâtisseurs », Moussa Mara ne traduit pas sa volonté d’un véritable changement en rompant son signe d’engagement pour un candidat solitaire, Cheick Modibo Diarra, dont le processus d’adhésion à ladite alliance était en bon train selon nos sources. Pour beaucoup de Maliens interrogés sur le sujet, Moussa Mara devrait plutôt ramener son choix au sein de cette alliance pour affirmer ses mots d’alternance et de changement qu’au lieu de claquer la porte. Mais, quitter un marigot pour un autre c’est de… Donc, Mara et Diarra, accompagnés par le candidat Koniba Sidibé du MODEC peuvent-il mieux faire que l’alliance «Les Bâtisseurs » qui regroupe Housseyni Amion Guindo de la CODEM, Modibo Sidibé des FARE, Me Mountaga Tall du CNID, le Général Moussa Sinko Coulibaly de la Plateforme, Dr Hamadoun Touré, Clément Mamadou Dembélé et tant d’autres candidats qui sont en cours d’adhésion ? Et, qui faisaient déjà peur à l’EMP et à l’opposition. Ainsi, quitter ce groupe pour aller former son propre clan surprend plus d’un.
Selon le communiqué fait par le porte-parole de ladite alliance, Clément Mamadou Dembélé, sur sa page Facebook, Moussa Mara n’a pas été fidèle à son propre engagement : «Moussa Mara a sciemment signé chez les Bâtisseurs, a juré et promis de rester loyal jusqu’au bout alors qu’il était déjà en train de négocier avec Cheick Modibo Diarra leur pacte» a-t-il rappelé.
La scène politique malienne en cette période électorale connait maintes tractations et de jeux de cache-cache pouvant conduire à une énième fois les Maliens dans l’embuche.
Des surprises s’affichent à l’horizon
Il revient, donc, aux Maliens d’être vigilants, vraiment vigilants pour ne pas se faire attraper par des loups habillés en peau de mouton.
Qui vivra verra !
Seydou Konaté: lecombat