En vue d’apporter aide et assistance psychotique aux femmes victimes de violences baisées sur le genre (VBG), le Musée de la femme «Muso Kunda», fidèle à sa mission de préservation du savoir, du savoir-faire de la femme et de la défense de ses droits, a procédé, ce lundi 6 mars 2023, à l’ouverture officielle d’une Cellule d’écoute psychologique dans ses locaux, sis à Korofina Nord à côté de la mairie de la Commune I.
Ladite cellule, ouverte tous les Mardis et Jeudis de 09h00 à 12h00, dispose une psychologue expérimentée qui sera à l’écoute de tous ceux qui sont sujets à des brimades, abus ou problèmes affectant leur équilibre psycho-mental.
Le musée de la femme ‘’Muso Kunda’’ dispose désormais d’un centre multifonctionnel pour assister les victimes de VBG. L’information a été donnée, ce lundi, par la Directrice du Musée, Mme Diallo Salimata OUATTARA ; en présence de la psychologue-psychothérapeute, Mme Habibatou Touré ; du Dr. Abdrahamane COULIBALY et la représentante de WILDAF-Mali non moins magistrate, Mme Djénéba DIAKITÉ.
Pour rappel, la journée du 6 mars est célébrée depuis plus de 20 ans par la promotrice du Musée de la femme, l’ancienne première Dame, Adam BA KONARE, initiée dans le cadre des festivités du 8 mars, Journée internationale de la femme.
D’emblée, la conférencière a salué l’engagement de la promotrice de Muso Kunda en faveur des femmes victimes de violence, avant de présenter sommairement l’institution qui a été créée en 1995 par l’ancienne première Dame, Mme Adam Ba KONARE, qui a également publié le «Dictionnaire des femmes célèbres».
Mme Diallo Salimata OUATTARA a présenté le Musée Muso Kunda comme une institution scientifique, culturelle et technologique qui dispose en son sein de plusieurs salles d’exposition pour mettre en évidence la femme dans toute sa grandeur.
C’est aussi un lieu de mémoire pour la femme et un espace de rencontres, d’échanges et de découvertes à travers les thématiques comme la diversité ethnique de notre pays, le quotidien de la femme malienne, le cycle de la femme, les femmes victimes des événements de 1991 et les femmes leaders…
La conférencière a expliqué le contexte de la création de la Cellule d’écoute psychologique qui se caractérise par une augmentation sensible des cas de VBG dans notre pays.
En effet, selon le Système de gestion de l’information sur les Violences basées sur le genre, le Mali a enregistré 2.033 survivantes de VBG entre 2020 et septembre 2021.
Quelques mois après (juillet 2022), ce chiffre est estimé à plus de 3.000 victimes d’où une augmentation remarquable des victimes de VBG.
Face à ces statistiques alarmantes, le Musée de la femme, selon sa directrice, a décidé de créer une cellule psychologique pour écouter, évaluer, diagnostiquer, orienter et conseiller les femmes victimes de VBG dans le but d’apaiser leurs souffrances, mais aussi de leur permettre de retrouver la confiance et l’estime de soi. Il s’agit de donner un bien-être psychologique à ces femmes.
Pour cela, a expliqué Mme Diallo, la cellule va travailler avec des spécialistes en psychologie et en droits du genre.
« L’objectif est d’échanger avec les victimes, de les aider à soulager et les orienter vers une vie meilleure », a expliqué la psychologue Mme Habibatou TOURÉ.
Elle a aussi rappelé l’importance de la discipline dans la guérison d’une blessure morale, ainsi que physique, avant d’étaler les différentes branches de la psychologie qui, selon elle, restent peu connues de la population.
La psychologue a invité la population à faire découvrir la psychologie qui demeure indispensable au bien-être physique et moral.
Abondant dans le même sens, le Dr Abdrahamane COULIBALY a énuméré les différentes VBG qui s’étendent également sur les hommes. Il a mis l’accent sur la violence faite par les femmes sur les femmes.
La juriste, Mme Traore Djénéba Diakité, a mis l’accent sur la prise en charge des victimes, avant de rappeler que le nombre des victimes ne cesse d’augmenter. A titre de rappel, elle a affirmé que 6.605 cas ont été enregistrés en 2020 et 14.264 autres en 2022. Selon elle, ce chiffre interpelle tous et malgré les textes et plusieurs conventions, le nombre de VBG reste en croissance.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin