Le Conseil de l’Union européenne s’est réuni le lundi 18 février à son siège à Bruxelles. Plusieurs sujets étaient à l’ordre dont la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Sur ce point, l’UE a réaffirmé son soutien aux pays membres du G5 Sahel et validé le transfert le commandement de la Cellule de coordination régionale de Bamako à Nouakchott qui est désormais renommée la Cellule de conseil et de coordination régionale (CCCR).
L’Union européenne, lors de sa réunion du lundi dernier, s’est penchée sur la situation du G5 Sahel et de la mise en œuvre de sa feuille de route dans la lutte contre le terrorisme. Comme à son habitude, les pays européens au cours de cette réunion ont réaffirmé leur soutien aux cinq pays membres du G5 Sahel contre le terrorisme, la criminalité organisée et toute autre menace pesant sur la sécurité et la paix. Cette réunion est intervenue après le 5e sommet des Chefs d’Etat membres du G5 Sahel tenu au Burkina-Faso dans un contexte où des terroristes continuent de terroriser des populations civiles et militaires.
Face à cette situation, dans son communiqué qui a sanctionné la réunion, le Conseil de l’UE a affirmé ‘’renforcer son approche régionale au Sahel dans le but de soutenir la coopération transfrontalière et les structures de coopération régionale et, à cet égard, de renforcer les capacités nationales des pays du G5 Sahel’’. Une manière pour l’UE de protéger son ‘’arrière-cour’’ parce qu’elle est persuadée que la stabilité de la région du Sahel est en outre essentielle pour la sécurité européenne.
Concrètement, le Conseil a décidé d’accroître l’efficacité, au niveau régional, de l’action des missions de l’UE relevant de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) au Sahel, à travers EUCAP Sahel Mali, EUCAP Sahel Niger et EUTM Mali. De même, il a approuvé un concept d’opération civilo-militaire commun sur la régionalisation de l’action PSDC au Sahel. Ce qui signifie que le processus de régionalisation va maintenant entrer dans sa seconde phase.
Egalement, après avoir fait le point de la première phase de la régionalisation des missions PSDC au Sahel validée le 20 juin, le Conseil s’est prononcé sur la seconde phase de cette politique qui a été approuvée lors de la présente réunion.
Les nouvelles mesures de l’UE au Sahel
En faveur du déploiement effectif de la Force conjointe du G5 Sahel qui tarde à être effective depuis sa création à cause de problèmes de mobilisation financière, le Conseil de l’Union européenne a validé plusieurs mesures.
Primo, le Conseil est d’accord que la Cellule de coordination régionale sera renommée Cellule de conseil et de coordination régionale (CCCR) et sera renforcée. Sa structure de commandement et de contrôle sera transférée de Bamako à Nouakchott et son réseau d’experts en matière de sécurité intérieure et de défense dans le domaine de la PSDC, intégré au sein des délégations de l’UE auprès de ces cinq pays, sera élargi. La CCCR apportera un soutien, par des conseils stratégiques, aux structures et aux pays du G5 Sahel, en synergie avec des programmes financés par la Commission et selon une approche intégrée. Les activités de la Cellule auront pour objectif de renforcer les capacités régionales du G5 Sahel et, le cas échéant, ses capacités nationales, et plus particulièrement de soutenir l’opérationnalisation des composantes militaire et policière de la force conjointe du G5 Sahel, dans le but de faciliter et d’améliorer la coopération régionale transfrontalière dans le domaine de la sécurité et de la défense.
Secundo, il est prévu que l’EUCAP Sahel Mali et l’EUCAP Sahel Niger seront en mesure de mener des activités ponctuelles et ciblées de conseil stratégique et de formation dans d’autres pays du G5 Sahel. L’EUTM Mali soutient déjà l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel dans ses quartiers généraux (situés au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad). Elle peut, au cas par cas, dispenser des formations hors de la zone de sa mission.
Enfin, à moyen et long terme, les fonctions de la plateforme de coordination seront transférées de Bruxelles vers les structures du G5 Sahel. La plateforme de coordination est un mécanisme qui fonctionne sous la responsabilité de l’état-major de l’UE depuis novembre 2017 et qui fournit une vue globale des besoins de la force conjointe militaire du G5 Sahel ainsi que des éventuelles offres de soutien militaire émanant des États membres de l’UE et d’autres donateurs. Il s’agit d’un forum mis à la disposition de la Force conjointe du G5 Sahel qui permet de faire correspondre les offres aux besoins et qui propose des solutions, afin d’éviter les doubles emplois. Son champ d’application a été étendu au début de 2019 de façon à englober les besoins et les offres concernant la composante policière.
Cependant à défaut de placer le mandat du G5 Sahel sous le Chapitre VII des Nations unies comme le souhaitent les Chefs d’État membre de ce groupe des 5, l’UE dit avoir apporté un moyen d’un appui financier, en rappelant annoncé libérer un financement de 125 millions d’euros pour les pays du G5 Sahel. C’était le 6 décembre 2018, lors de la conférence de coordination des bailleurs et partenaires organisée par le G5 Sahel à Nouakchott, Mauritanie.
Par Sikou BAH
Source: info-matin