Contrairement aux affirmations du ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, négociateur en chef malien à Alger, les négociations ont été réouvertes à Alger entre la Cma et le gouvernement malien. Pis, les propositions de 12 pages formulées par le gouvernement ont été mises à la poubelle alors que les desideratas de la Cma passent comme lettre à la poste.
Du coup le Mali se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins avec cette nouvelle donne qui place en quelque sorte le nord du Mali sous contrôle exclusif des rebelles et de la Minusma.
Appelé pompeusement « sous accord », l’accord du 2 juin est taillé sur mesure pour la Cma. En effet, le nord du Mali sera exclusivement contrôlé par des troupes en majorité issues de la rébellion. Idem pour la police, la gendarmerie et la douane. Cela ressemble à une autonomie qui ne dit pas son nom.
Le sous accord donne au mot Azawad la plénitude du sens que les rebelles veulent lui donné, c’est-à-dire une réalité politique et sociologique bien déterminée.
Il est aussi exigé le retrait pur et simple de Gatia à Ménaka. Mais et Kidal ? On n’en parle pas.
Le sous accord somme également l’Etat malien à créer une majorité géographique et démocratique au détriment de la majorité tout court en créant rapidement de nouvelles régions administratives pour Touareg et Arabes, c’est-à-dire transformer Ménaka et Taoudéni en régions.
Pis les douze pages de propositions formulées par la partie malienne sont jugées irrecevables par la médiation. Pis, la partie malienne a accepté sans coup férir toutes les désidératas de la Cma même celle qui empiète son intégrité territoriale.
En effet, en laissant la sécurité des régions du nord entre les seules mains des éléments des groupes rebelles, la souveraineté de l’Etat est entamée. Pour certains maliens que nous avons approchés, cela s’apparente à une trahison de la part du président de la République.
- H. Maïga
Source: Le Matin
