Le Président du Directoire du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), Soumaila CISSE, a exigé, le lundi 25 mars, la démission immédiate du Gouvernement pour son incapacité à protéger les populations et leur biens. Aussi, il a demandé une enquête internationale sur les massacres répétitifs dans le pays.
Alors que le Président de la République était dans la région de Mopti pour apporter la compassion de la Nation aux populations d’Ogossagou, suite au drame du samedi dernier, le Chef file de l’Opposition, Soumaila CISSE, animait un point de presse au siège du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD).
Encadré par des responsables des partis politiques membres du FSD, dont Tièbilé DRAME, Choguel Kokalla MAIGA, Soumaila CISSE a condamné l’attaque contre le village Ogossagou.
Très indigné par la situation, selon Soumaila CISSE, après Koulougon, Ogossagou constitue le pire cas de violence, avec des témoignages d’actes d’horreur inqualifiables et jamais atteints au Mali. Le bilan de cette attaque qui a eu lieu le samedi dernier fait l’état de plus de 130 morts et des blessés graves. Ces derniers bénéficient des soins de santé à l’hôpital de Mopti.
« Ogossagou est l’illustration achevée de la déliquescence du pouvoir en place et de son incapacité à protéger les populations civiles. Ce drame est en effet, le fruit de la négligence des autorités restées sourdes aux appels de l’administration locale, de l’Opposition politique, des populations, des ONG et de divers activistes sur les réseaux sociaux », a accusé le Chef de file de l’Opposition.
Puis, au nom du FSD, il a condamné avec la dernière vigueur cette violence, tout en exprimant leur solidarité et soutien à l’endroit des déplacés, de toutes les populations du Centre du pays qui ont subi de lourdes pertes en vies humaines ces derniers temps et qui restent malheureusement encore sous la menace d’autres attaques.
Par la même occasion, Soumaila CISSE s’est prononcé sur des conclusions du Conseil des ministres extraordinaire tenu le dimanche dernier sous la présidence d’IBK. Le Chef de l’Opposition attendait plus de ce conseil des ministres. Notamment sur la mesure de dissoudre la milice Dan Amassagou, le leader de l’Opposition souhaitait que le Gouvernement aille au-delà de la dissolution de la milice Dan Amassagou. « Il ne suffit pas de dissoudre la milice Dan Amassagou, il faut la désarmer ainsi que toutes les milices », a-t-il proposé. En plus de désarmer les milices, il demande des poursuites judiciaires contre tous les auteurs, coauteurs et complices des violences sur l’ensemble du territoire. Selon lui, ces atrocités qui constituent des crimes imprescriptibles ne doivent pas rester impunies. Et sans poser des mesures concrètes pour épiloguer sur les différentes infractions, l’Etat commet un terrible aveu de complicité, a affirmé M. CISSE. Déjà, pour Soumaila CISSE « ces massacres dans le pays constituent l’échec du Gouvernement tout entier».
S’agissant du changement de commandement au sein de l’armée décidé lors du conseil des ministres extraordinaire, le Chef de file de l’Opposition pense que cela n’est pas la solution. « Le constat est aujourd’hui clair que l’échec que notre pays connaît est politique, surtout politique », a-t-il indiqué, avant d’exiger la démission immédiate du Premier ministre et de son Gouvernement.
En outre, il a exigé l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif ; une enquête internationale afin que les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi ; une enquête sur les violations des droits de l’homme dans le Centre ; l’application par la MINUSMA des dispositions pertinentes des résolutions de l’ONU, notamment la résolution 2363 du 29 juin 2017 et la résolution 2367 du 3 juillet 2018 visant à protéger les populations civiles en danger dans les régions de Mopti et de Ségou.
Parallèlement à ces actions, l’Assemblée nationale du Mali doit initier une commission d’enquête parlementaire, a poursuivi Soumaila CISSE.
Par ailleurs, l’honorable CISSE a saisi l’opportunité pour solliciter le soutien des Nations unies et des organisations humanitaires en vue d’apporter une assistance humanitaire urgente aux habitants d’Ogossagou et à toutes les populations du Centre sans distinction et aux déplacés internes.
Par Sikou BAH
Source: info-matin