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Soumi: le héros éclopé ?

Dun point de vue purement humain, la libération de l’honorable SoumaIla CISSE est unanimement saluée par ceux qui ont émis des réactions. Par contre, les mécanismes ayant abouti à sa libération, en l’occurrence l’élargissement d’environs 200 terroristes ; la lecture de l’ex-otage de cette transaction ; l’affichage de dividendes politiques escomptés font polémique. Raison et émotion s’affrontent sur cette libération qui n’a pas fini de révéler ses dessous. Lisez.

 

Aminata Ouédrago
Est-ce qu’il n’a pas tué son capital sympathie de cette histoire déjà ? Si c’était nous les Chinois, on allait disparaître un an et revenir à deux jours des élections pour dire tout le malheur qu’on a vécu. Victimisation Dan, mais hélas hélas, le buzz est déjà mort en 24 h. Les ravisseurs n’étaient pas méchants, on a l’impression qu’il a fait 6 mois de villégiature et qu’il est revenu requinqué pour les élections.

CAS SOUMI ET MARKETING POLITIQUE/ EXPLICATION
Des raisons expliquent ces polémiques, surtout que le champ des rumeurs avait prospéré et produit à foison au risque de susciter d’énormes craintes sur la vie de l’otage. Après la libération, pas étonnant que joie et interrogations fassent mariage.
Dans des situations pareilles, les gens ont souvent soif de «tout savoir « et étaient en attente, particulièrement le cas Soumi, d’un otage très affecté, dimension que doit diffuser son apparence.
La parole peut être «glissante «, le silence peut être « suspect «.
Parler, même actuellement, n’est pas selon moi le problème essentiel, mais l’attente de l’opinion et l’image projetée sont les ENJEUX. L’ex-otage ne devait-il pas sourire, montrer bonne mine?
Il est en forme ? Donc, fallait-il être piteux?
Il brille ? Devrait-il être dans un état hideux? Il a grossi. S’attendait-on à un maigrichon ?
Les gens étaient «conditionnés» avant la libération et s’attendaient peut-être à un otage libéré, en mauvais état physique et psychologique. Et pourtant, c’est une bonne nouvelle que SOUMI soit en bonne santé!
Ce qui manque à cette interview, c’est surtout la «gravité» sémiotique (l’économie des signes et des affects). Le sourire, marque de jovialité, semble surprendre beaucoup.
Sur la question de la libération des djihadistes, il aurait dû intégrer le souci et les inquiétudes légitimes d’une grande partie de l’opinion et insister sur cet aspect, surtout que, facteur important, le NOMBRE DE DJIHADISTES LIBÉRÉS EST TRÈS ÉLEVÉ.
Normal, dans de tels cas, beaucoup sont «suspicieux», doutent même si la vérité est dite, ils aimeraient mieux savoir. Il y a risque de la théorie du complot (1). Aussi, beaucoup s’attendaient sans doute à ce que Soumi fasse mieux usage de l’économie de l’émotion, du commerce de la pitié (2) là où lui revendiquerait peut-être la sincérité.
C’est une bonne nouvelle que l’ex-otage se porte bien. Mais l’opinion est «délicate» à manier, difficile parfois à convaincre, surtout quand il y a DISSONANCE entre ce qui était attendu (un ex-otage inspirant pitié) et ce qui est vu ( le libéré en forme, arborant une jovialité surprenante).
Peut-être que ces polémiques le pousseront à plus de détails dans une prochaine interview voire une conférence de presse.
Dr Yaya Traoré, Politologue

L’âme d’un homme politique, est-elle meilleure à celle d’un citoyen quelconque ?
Au risque de me voir traiter de tous les noms, je vais devoir livrer mon opinion qui, je l’estime, devrait être le point de vue de nombre de mes compatriotes ; mieux, de ceux dont les parents, amis et connaissances sont actuellement détenus par des ravisseurs connus ou inconnus.
Avant tout propos, afin de lever toute équivoque, je me félicite de la libération de l’honorable Soumaila Cissé qui n’est rien d’autre pour moi qu’un compatriote, donc un frère ou père, et un adversaire politique indirect, mais adversaire quand même. Pour être plus clair, cet homme politique a toujours été, par l’idéologie qui l’anime, l’antithèse de ce pour quoi je me suis toujours battu : une société fondée sur une meilleure organisation sociale et sur la lutte contre les injustices, une réduction des inégalités sociales. Bref, je ne saurais et ne pourrais jamais me reconnaître et encore moins soutenir une vision libérale de la politique.
Pour en venir au fait, je le répète sans ambages, je me réjouis autant que tous mes compatriotes de la libération de ce fils du pays. Cependant, je pense, autant pour Soumaila Cissé, que de nombreux autres Maliens demeurent encore entre les mains de ravisseurs souvent inconnus. Des grands commis de l’Etat, enlevés pour la plupart dans l’exercice de leurs fonctions et dont les parents, en plus d’être sans nouvelle d’eux, ne bénéficient d’aucun égard de nos autorités. Des familles meurtries dans leurs âmes, sans soutien, sans mots doux, sans rappel tous les soirs sur l’ORTM, n’ont que leurs yeux pour pleurer. Ces veuves et orphelins avant l’heure, auraient bien aimé bénéficier de toute la ferveur autour de cet homme dont le seul mérite est d’être politique, cet homme enlevé dans la quête d’un mieux-être personnel qui fut momentanément arraché de l’affection des siens. Une âme vaut-elle mieux qu’une autre ? Ou encore l’âme d’un homme politique, d’un nanti, si populaire soit son porteur, est-elle meilleure à celle d’un citoyen quelconque, d’un indigent ou d’un citoyen lambda ? Négatif.
Le mécanisme d’échange dont l’issue a été la libération de 4 ex-otages ne pourrait-il pas être mis en action pour que les fonctionnaires et élus voire tous les citoyens maliens qui ne valent pas moins que Soumaila Cissé, Sophie Petronin et autres, puissent aussi recouvrer leur liberté ? Que si.
Pensant tirer un quelconque avantage de cet enlèvement, de cette ferveur en faveur de sa libération puis de cette liberté recouvrée dans des conditions que lui-même décriait, il y a peu, l’homme politique remercia les dirigeants, diplomates, autorités actuelles et l’ensemble du peuple malien, sans souffler mot de celui-là dont il fut deux fois challenger et n’est autre que le président sortant qui a mis en place une équipe en charge de le ramener avec tous moyens de sa mission à disposition.
Mieux, l’homme pour qui tout le Mali s’est mobilisé, à commencer par les premiers responsables du pays, moins de 24h après sa libération, se présente devant les médias internationaux dans son accoutrement des jours de campagne, reluisant, pour vilipender ceux de ses compatriotes qui s’inquiètent des conséquences de la libération de plus de 200 jihadistes en leur reprochant de ne point s’inquiéter de son propre sort. Voilà l’exemple type de ceux-là mêmes qui jurent du sacrifice ultime pour le Mali. À peine, le danger apparu, la solution ultime demeure «la poudre d’escampette». On se souvient encore de l’escalade du mur lors de son interpellation par les militaires putschistes en 2012. Ce qui lui valut des soins plus tard.
Donc, revoilà Soumaila Cissé, dans sa quête de la magistrature suprême, à peine ses soutiens commencent à savourer le bonheur de ses retrouvailles, ou encore les jihadistes libérés ont regagné leurs camps et à peine les Maliens ont ressassé tous les contours de cette libération. Cependant, en homme politique avisé, il semble ignorer qu’il ne faille pas confondre la foule et les électeurs. Cette vague de sympathie ne saurait être confondue avec «la victimisation» qui semble guider les électeurs maliens à bien des égards, surtout lorsque l’on se remémore tous les mensonges qui ont accompagné sa période de captivité : l’ex-Président IBK à l’origine du rapt, le président sachant très bien où se trouverait l’otage de luxe, IBK menacé de poursuites judiciaires et enfin, le téléphone de Soumaila Cissé allumé dans un bunker à Sebenikoro. Le réveil risque d’être brutal.
A suivre…
Bemba KEITA
Apprenti politique
N. B. : Le titre est de la Rédaction

L’État s’est assumé dans le cadre de la continuité
Ne dit-on pas que la liberté n’a pas de prix ? Eh bien ! La preuve vient de nous en être donnée par les efforts et concessions gigantesques de l’État malien pour voler au secours d’un de ses fils et pas des moindres. Au milieu de la tempête que connaît le pays, les autorités maliennes ont réussi à relever un grand défi en obtenant la libération de cette figure de la politique malienne. C’est tout le pays qui doit saluer cette prouesse de l’État malien qui, dans le cadre de la continuité, s’est assumé. Le prix est cher, mais le jeu en vaut la chandelle. Mr Soumeyla Cissé est un grand de ce pays qui a beaucoup donné de lui-même pour son rayonnement. Ce n’est donc que justice, si le peuple entier a salué sa relaxe. Il faut aussi rendre un vibrant hommage au président Bah N’DAW qui n’a pas manqué de reconnaître les efforts inlassables du gouvernement d’IBK qui ont permis ce dénouement heureux. Cette libération de Mr Soumeyla Cissé n’est-elle pas un bon présage pour l’avenir de notre pays par ces temps de tumultes politiques ? J’ose croire que cette épreuve qui a tant défrayé la chronique nous rappelle que nous sommes un même peuple, une même famille et un même corps. Le sociologue ne dit-il pas que la patrie est comme le corps humain? Quand on se coupe le doigt, c’est tout le corps qui ressent la douleur. Toutes mes félicitations à l’honorable Soumeyla Cissé pour avoir survécu à ce péril. Que sa famille et ses amis trouvent en ces mots, toute ma joie pour sa libération.
Vive le Mali réconcilié ! Vive la République responsable !
Hamady Sangaré dit Zé la solution
N. B. : Le titre est de la Rédaction

L’international Soumi est un bon comédien politique
Il a été en mille lieux. Il avait fait ses déplacements par pinasse, en 4×4 dans le Sahara et même à dos de chameau. Il a affirmé être dans des conditions insoutenables, avec une alimentation qui ne répondait pas à son alimentation habituelle. Les seuls souvenirs qu’il a gardés sont ceux du paysage désertique avec les conditions de tempêtes difficiles et un isolement accru pendant ces moments difficiles.
L’international Soumi, est un bon comédien politique, même si c’est l’un des plus grands perdants politiques de l’histoire du Mali, mais un mauvais comédien en matière de dissimulation.
Dans sa première intervention sur TV5, tout allait bien jusqu’à la question portant sur les centaines de terroristes libérés. Cela l’a mis automatiquement sur la défensive, et dans la perturbation. Il a trouvé des raisons ailleurs comme en Afghanistan, en Israël et autres par rapport à la libération de terroristes. En fuyant la question sur les conséquences de cette libération massive, il avait surtout concentré l’intervention sur sa personne. Ce qui est très significatif.
Soumi champion, semble être quelqu’un qui s’était très bien reposé et impatient de revenir pour se lancer dans le jeu.
Nous continuerons d’écouter surtout son silence, parce que les vraies réponses s’y trouvent. Il peut dire ce qu’il veut, mais ce qu’il ne dira pas sera plus important que tout le reste. Ce n’est pas la bouche ou la logique seulement qui commandent nos manifestations. Tout de nous est révélateur, que nous le voulions ou non.
Il est venu en héros national, même si cela a permis de laisser dans la nature des psychopathes sans foi, ni loi et qui ont bénéficié de fonds considérables pour relancer les massacres: seul moyen pour financer le terrorisme sans trouver de responsables de financement ni coupables.
Notre héros est au mieux de sa forme, alors que l’inquiétude des milliers d’individus risquerait d’atteindre la psychose.
PS: Ceux qui sont tellement envahis par l’émotion peuvent se retenir, ignorer le post ou simplement nous bloquer. Ce n’est pas un post pour les esprits fragiles. Il s’agit de pousser la réflexion, parce que c’est une question de vie ou de mort pour des milliers de nos citoyens qui sont sans sécurité.
Source : Touré Abdoul Karim
N. B. : Le titre est de la Rédaction

Libération de Soumi : Ce qu’il faut retenir
Les négociations ayant permis la libération de Soumaïla CISSE et 3 autres otages du JNIM d’Iyad Ag GHALY ont débuté au début avril 2020. Elles n’ont échappé ni aux pressions de pays partenaires ni à une inflation des revendications.
Outre la libération de 230 djihadistes (derniers chiffres), une rançon estimée entre15 et 20 millions d’euros a bien été payée pour les 4 otages libérés dans notre pays. Les fonds venaient du Mali pour l’honorable Soumaïla CISSE ; de la France pour PETRONINn et de l’Italie pour les 2 Italiens.
L’un des enseignements à tirer des libérations d’otages : ce sont les moyens investis par JNIM (AQMI) afin de bien garder les otages. Soumaïla CISSE du centre du pays à Boghassa. Les Italiens du Niger et Douentza à Boghassa et Sophie PETRONIN de Gao à Boghassa.
Au final Sophie PETRONIN est devenue musulmane. Elle promet de continuer son œuvre en faveur des enfants malnutris et des orphelins. Désormais appelée Mariam, Sophie PETRONIN a également évoqué sa foi : «pour le Mali, je vais prier et implorer la bénédiction d’Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c’est Mariam que vous avez devant vous».

Source : INFO-MATIN

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