Le feuilleton de bras de fer opposition majorité, qui a auréolé avec la plateforme Antè Abanna pour devenir plus explosif avec la Coalition pour l’Alternance et le Changement a-t-il pris fin ? A peine créée cette Coalition composée de partis politiques et de la société civile, s’est vite ralliée l’opinion nationale et internationale, en faisant un double exploit. Primo, par l’organisation de la marche interdite du 2 juin, l’opposition a poussé le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, à mettre le doigt dans l’engrenage de la répression. Secundo, la grande mobilisation sans précédent réussie lors de la marche du 8 juin, a sérieusement entamé au risque de faiblir le mythe « Soumeylou Boubeye Maïga, le Joker d’Ibrahim Boubacar Kéita ».
Nommé à la primature, l’ancien ministre de la Défense a multiplié les actions, les annonces et les initiatives, aussi prometteuses les unes que les autres : aller à Kidal, Koro, Bandiagara, projeter le déploiement de 2000 soldats dans le centre et désarmer. Ainsi le Premier ministre voulait-il clôturer par la mise au pilori de l’opposition, qui a réussi le ressac pour regagner la surface. C’était sans conter avec la détermination des acteurs de l’opposition, qui aussitôt réprimés, décident de marcher à nouveau et en fixent la date (le 8 juin) et l’itinéraire. Le cycle interdiction-répression pour terroriser n’ira donc nulle part, et fait Pitsch! Tel un pétard mouillé. Le Joker n’en prendrait-il pas pour son grade ? Il y a lieu de crainte que le Premier ministre ne devienne un handicap pour IBK à la place du Joker souhaité. Ce qui est sûr, le message ou le mirage de ‘’takokelen’’ n’a plus lieu d’être véhiculé.
B. Daou
Source: Le Républicain