Le président de l’Urd et chef de file de l’opposition a sacrifié à la tradition en présentant ses vœux à la presse, le mardi 30 janvier dans la matinée à la Maison de la presse. A cette occasion, il a décrié les multiples dérives du pouvoir en place et a répondu sans détour à des interpellations, avant d’exhorter les journalistes à être les sentinelles de la démocratie, notamment en continuant d’exercer leur rôle de quatrième pouvoir.
Après l’introduction succulente de Me Demba Traoré, bâtie autour d’un discours très imagé, mais plein de significations, le décor était déjà bien campé pour le président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd), Soumaïla Cissé, qui s’est adressé à l’assistance, principalement les journalistes ayant pris d’assaut la grande salle de la Maison de la presse, en cette matinée du mardi 30 janvier 2018.
Après avoir exprimé ses vœux de bonheur, de santé et de plein succès aux professionnels des médias au nom de l’Urd, le chef de file de l’opposition a rappelé que pour l’année 2018, “la prochaine élection présidentielle tant attendue et espérée va constituer le rendez-vous le plus important” et de préciser : “J’aurai l’occasion d’y revenir”.
Comme à l’accoutumée, se fondant sur le rapport annuel de l’Ong Reporters sans frontières qui fait l’état de la presse dans le monde et s’impose comme la meilleure référence en la matière, Soumaïla Cissé déclare : “De la 122eme place en 2016, selon le classement de la liberté de la presse publié en 2017, le Mali est passé à la 116eme place et reste toujours dans la zone rouge. C’est tout simplement inadmissible!”. A ce sujet, le confrère Mamadou Talata Maïga, dans son discours en tant que représentant du président de la Maison de la presse, enfoncera le clou, en rappelant du 35è rang il y a une dizaine d’années, le Mali se retrouve aujourd’hui à la 116è place. C’est donc dire qu’en matière de liberté de la presse, le Mali a terriblement régressé.
“Les difficultés qui caractérisent l’exercice de votre profession sont donc réelles et les obstacles nombreux. Or pour redresser notre pays, retrouver l’unité nationale et restaurer l’autorité de l’Etat, il nous faut nécessairement renouer avec la liberté et la justice. Cela passe nécessairement par une presse de qualité, indépendante et plurielle, et disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés. Au Mali, nous sommes loin de cet objectif. Le constat est triste et alarmant !” constate Soumaïla, qui poursuit en interpellant les autorités sur la disparition du journaliste Birama Touré : “Il y a deux ans le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé et la justice est restée au point mort. Cette disparition continue de nous inquiéter. C’est pourquoi nous interpellons encore une fois de plus les autorités compétentes pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire”.
Par ailleurs, le président de l’Urd a rappelé que “Certains d’entre vous ont passé toute l’année 2017 dans l’inquiétude des menaces qui planent sur eux. Autant nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidations et les menaces à l’encontre des journalistes “. Mais, rassure-t-il s’adressant aux journalistes : “Le Mali a besoin de vous ! “ avant de les interpeller ainsi : “Continuez à dénoncer les dérives insupportables d’un régime à l’agonie ! Continuez à interpeller l’opinion publique malienne et internationale ! En un mot, continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir ! Pour l’honneur de votre profession, pour la dignité des Maliens et pour notre démocratie, soyez des résistants ! ne cédez rien ! “
A.B. NIANG
Source: Aujourd`hui mali