Les élections législatives ont été émaillées d’incidents graves parmi lesquels l’enlèvement du chef de file de l’Opposition, SoumailaCissé, au cours de la campagne dans le cercle de Niafounké. Elles furent aussi le théâtre de beaucoup de surprises dont l’échec cuisant de l’ancien Président de l’APCAM, Bakary Togola, à la recherche d’une immunité parlementaire pour se tirer d’affaire de la rocambolesque situation dans laquelle il se trouve.
Selon certains électeurs interrogés à la fin des opérations, les populations de Bougouni sont déterminées à faire payer à Bakary Togola toutes les fautes qu’il a commises. Et pourtant, à la veille des élections, on entendait qu’un seul son de cloche, celui des partisans de M. Togola qui chantaient et scandaient le même slogan, le Takokelen. Au terme du dépouillement des votes, les partisans de Bakary Togola ont été déçus, car les résultats ne sont guère reluisants pour leur mentor. Les sondages lui donnent vaincu au second tour. Le message n’est-il pas suffisamment fort et clair ?
La grande majorité des électeurs de Bougouni voudraient bien que Bakary Togola réponde des gravissimes faits qui lui sont reprochés. Ils ne veulent pas que ce haut lieu de débats démocratiques puisse être souillé par des gens de moralité douteuse. L’Assemblée, dans toutes les grandes démocraties, est un lieu de retrouvaille des dignes fils d’un même pays. Même s’il est très tôt de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu, tout porte à croire que sa liste sera battue au second tour, et en ce moment il deviendra encore plus fragile.
En somme, si le plébiscite de SoumailaCissé pouvait être un déclic et permettre sa libération, la sanction de Bakary Togola ne serait qu’un tremplin pour lui. Et il risque de connaitre une accélération, voire une diligence dans la procédure judiciaire.
Youssouf Sissoko