Des centaines de militants et sympathisants de l’Union pour la République et la Démocratie (Urd), venus de tous horizons, ont pris d’assaut, le 22 novembre dernier, la salle Bazoumana Sissoko du palais de la culture Amadou Hampâté Ba où tenait le 3è congrès ordinaire du parti de la poignée de mains. L’évènement a permis au mentor, Soumaïla Cissé, de faire le diagnostic de l’Etat du parti et de se prononcer sur divers sujets de la vie de la nation.
Il faudra plus que les humiliations, les manipulations et les mensonges pour décourager les militants et sympathisants de l’URD. Ils l’ont prouvé, le week-end dernier, lors de l’ouverture du 3ème congrès. La grande salle du palais de la culture a refusé du monde, tant la mobilisation fut montre. De Kayes à Gao, de la sous-région à l’Europe, les militants ont répondu à l’appel du parti pour ce congrès qui a pris du retard, en raison de la rébellion enclenchée en 2011 et le stupide coup d’Etat du 22 Mars 2012. L’occasion était idoine pour que Soumaïla Cissé fasse le bilan des actions menées par le parti durant cette crise. Ainsi, après avoir rendu hommage aux leaders des partis amis invités à la cérémonie (Parena, Pdes, Yelen coura…), il égrenait un chapelet d’actions, dont la plus remarquable est sans doute la défense de la constitution. Un combat qui a valu aux dirigeants et cadres du parti d’être traités d’apatrides, de renégats … Des vilenies distillées et entretenues par une certaine classe politique. Mais l’Urd est restée débout, unie, forte et surtout mobilisatrice parce que son programme est solide, développé en tous points. En attestent les nouvelles et nombreuses adhésions, depuis le dernier congrès. Parmi les nouveaux adhérents, Ibrahima N’Diaye dit Iba, un cadre émérite qui a été de tous les combats démocratiques.
La situation actuelle du pays ?
Aujourd’hui, s’interroge Soumaïla Cissé, les souffrances actuelles de notre nation ne sont-elles pas les conséquences de la gestion hasardeuse imprimée à notre pays du fait d’un choix mal éclairé ?
En effet, il estime que le Mali semble à l’agonie, asphyxié par l’inertie gouvernementale, par l’absence de vision diplomatique et la chasse aux privilèges. Au lieu d’être « réparé », notre pays est déglingué, éreinté par la pauvreté qui grandit, embourbé dans des affaires cupides, voire mafieuses, dit-il. S’y ajoutent la gestion chaotique de l’épidémie de la fièvre Ebola, la non libération de Kidal, l’école qui demeure en danger, les négociations d’Alger qui piétinent, la mauvaise gouvernance et la corruption qui ont envahi le cœur de l’Etat. Conséquence : les Maliens sont désemparés, choqués par tout ce qui leur arrive en si peu de temps. Selon Cissé, il est temps de crier STOP.
Il a exhorté les militants à poursuivre les efforts de consolidation du parti. Surtout, ajoute-t-il, « les invectives d’individus aux sombres desseins, la propagande populiste d’hommes politiques qui ne trouvent leur salut que dans la délation ne doivent pas vous dévier de votre combat, le seul qui vaille la peine d’être mené ».
Par ailleurs, la cérémonie fut marquée par deux interventions, celle de Younoussi Touré et d’Ibrahima N’Diaye. Younoussi Touré, désormais ex-président de l’Urd, a reçu un Ciwara qu’il a dédié à l’ensemble des militants du parti (y compris les disparus) pour le travail colossal abattu. Il s’est dit fier des résultats obtenus avant de souhaiter que ce congrès soit celui de l’unité et de la cohésion renforcée au sein du parti. Car, dit-il, un parti n’a pas d’avenir s’il n’y a pas une unité en son sein.
Quant à Iba N’Diaye, il a salué l’engagement de Soumaïla Cissé et d’indiquer que son choix d’adhérer à l’Urd n’est fait ni contre un parti, encore moins contre une personne. « C’est pour rester cohérent et défendre les mêmes principes et les mêmes valeurs qui nous ont amené à nous retrouver en 1990 » dit-il.
Au moment où nous bouclons cette édition, les travaux du congrès se poursuivaient. Nous y reviendrons.
Issa B Dembélé