Encore, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) s’est fait entendre. A travers un géant meeting qu’il a tenu hier, dimanche 28 octobre 2018 dans la salle Bazoumana Sissoko, il a dénoncé toutes les dérives du régime en place. Les grèves intempestives, le projet de redécoupage administratif, le report des élections… aucun sujet n’a été oublié. C’était sous l’égide de l’Honorable Soumaila Cissé, chef de file de l’Opposition.
Ils étaient tous présents à ce meeting. Des leaders politiques dont Me Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maiga, Mohamed Ali Bathily, Moussa Sinko Coulibaly et des leaders de mouvements assez représentatifs dont Ras Bath du CDR.
A l’entame de ses propos, l’Honorable Soumaila Cissé a fustigé toutes les tares du régime IBK qu’il juge illégal. Le peuple malien est en colère à cause de la mauvaise gouvernance, de l’injustice…
Très remonté contre le gouvernement pour avoir initié le projet de découpage administratif sans consulter la population, Soumaila Cissé déclare : « Le régime autocratique, clanique, anachronique et boulimique qui agonise lentement depuis deux mois, criminalise le pays et instrumentalise sa partition… » Pour le chef de file de l’Opposition, le régime en place a montré toutes ses limites. Il estime même que la seule vision d’IBK et de ses acolytes est de préserver le trône, privatiser l’économie malienne, manœuvrer dans l’ombre le secret et la compromission.
Ensuite, le président du parti de la poignée de mains a dénoncé le retard sur les orientations, la grève des établissements privés à laquelle le gouvernement n’arrive pas à trouver une solution.
Concernant le projet de découpage administratif, Soumaila Cissé a été on ne peut plus clair : « Le projet du découpage national est une bombe à fragmentation qui va dévaster et détruire à jamais notre pays ». A ses dires, il n’y a jamais eu de consultation sur ce projet ni avec la population ni avec la classe politique encore moins avec la société civile… bref, personne n’a été consulté.
Contrairement ce que le gouvernement veut faire croire aux Maliens, le député de Nianfunké rétorque : « Ce découpage n’a rien à voir l’Accord d’Alger, il déstabilisera durablement le Mali s’il ne fait pas l’objet d’un large consensus ».
Quant aux concertations de novembre prochain, Soumaila Cissé prédit qu’elles seront mort-nées.
Avant de terminer, le président de l’URD se prononce sur le report des législatives. Sur ce point, il a suggéré aux gouvernants de retenir les conclusions de la mission de bons offices diligentées par le président du Nigera, Buhari.
Comme toujours, Me Mohamed Ali Bathily ne mâche pas ses mots. La Cour constitutionnelle, la Cour suprême, le président IBK, le Premier ministre, Mohamed Ag Erlaf, … tout le monde y passe. « Ni la Cour constitutionnelle ni IBK ni son gouvernement ne sont légitimes », a-t-il dit haut et fort. Pour l’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, il faut passer à la vitesse supérieure en allant directement à la désobéissance civile face à aux autorités illégitimes. Dans cette logique, le président des Associations pour le Mali (APM) appelle les populations à ne plus accepter la dictature des autorités qu’il juge illégitimes.
Pour Mohamed Ali Bathily, après avoir fraudé la présidentielle en faveur d’IBK, le ministre de l’Administration territoriale Mohamed Ag Erlaf est l’un des responsables de la partition du Mali. « Nous exigeons la démission de Mohamed Ag Erlaf. Nous ne l’aimons pas », déclare Mohamed Ali Bathily, avant d’ajouter : « Il faut que les gens empêchent Mohamed Ag Erlaf de sortir de chez lui ».
A son tour, le président du MPR déplore la ferme volonté du gouvernement de diviser le Mali. Selon lui, avec ce projet de redécoupage administratif, Il y a un danger réel de partition du Mali. « Notre peuple doit dire non à ce projet. Nous devons dire non à la trahison de notre pays et nous devons nous battre pour l’unité de ce pays », martèle Dr Choguel Kokalla Maiga.
Parlant des concertations régionales que le gouvernement compte faire dans les jours en novembre, Choguel estime que le gouvernement les fait suite aux multiples contestations depuis l’annonce dudit projet. Aussi, regrette-t-il que « l’avenir du Mali, on veut le destituer en 48 heures », dit-il, avant d’inviter les Maliens à se défendre.
« Disons-nous la vérité, IBK a échoué ! », introduit le porte-parole du Collectif pour la Défense de la République (CDR), Ras Bath. Pour lui, l’heure est grave et il faut sauver ce pays. « IBK est un homme de façade. C’est un homme superficiel », laisse entendre Ras Bath.
Par ailleurs, Ras Bath se prononçant sur le front social qui est en ébullition avec la grève des magistrats, de l’AEPAM, des travailleurs de l’EDM, pour ne citer que ceux-ci, déclare que c’est l’heure de l’union pour sauver le Mali. « A partir d’aujourd’hui, la résistance s’impose », dit-il avant de conclure : « A bas les ministres voleurs ! IBK, l’échec ! ».
Boureima Guindo
Source: Le Pays