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Souleymanebougou et Kati : Les titres fonciers attribués à l’Ortm morcelés et vendus par des spéculateurs fonciers

Le titre foncier 74861 de la parcelle n°376 sise à Souleymanebougou (2 hectares), appartenant autrefois à l’Union de radio et télévision nationale (Urtna) et le titre foncier 16561, propriété de l’Ortm, sis à Kati (10 hectares), ont été morcelés et vendus par des spéculateurs de façon illicite. Sur ces deux sites, plusieurs constructions de maisons à usage d’habitation ont été réalisées.

C’est le constat fait lors de la visite du comité syndical de l’Ortm, le jeudi 13 septembre, sur les deux sites. Première étape de la visite, Souleymanebougou. Premier constat : un accueil très tendu entre les membres du comité syndicat de l’Ortm et quelques occupants du site. Selon les agents de sécurité sur place, le procureur aurait donné instruction que le site ne soit pas filmé. Toute chose qui démontre à suffisance que c’est un réseau puissant qui se cache derrière ce site, qui appartenait avant à l’Union de radio et télévision nationale (Urtna) et qui devrait revenir à l’Ortm.

Selon Ibrahima Kébé, président du collectif pour la défense du patrimoine foncier des communes rurales de Moribabougou et N’Gabacoro, lorsque son collectif s’est rendu compte que le site était victime d’une spoliation, il a décidé d’engager un combat pour mettre fin à ce banditisme foncier. À l’en croire, ce sont des morcellements illicites qui ont été faits sur le site par un réseau de délinquants fonciers, qui sont au niveau des maries, des tribunaux, des commissariats de police. Et M. Kébé d’indiquer que certaines têtes de file de ce réseau citent certains responsables de l’Ortm qui sont complices.

«La loi est violée. Ce que nous ne comprenons pas, c’est l’attitude de l’Ortm. On se pose la question, si l’Ortm, au-delà des reportages sur le site, est engagé à préserver ses biens publics», a déclaré Ibrahima Kébé. Avant de souligner que le procureur a ordonné de ne pas filmer le site. Toute chose qui démontre à suffisance, selon lui, que c’est un réseau qui est puissant.

Il a toutefois précisé que le site ne relève pas de la commune rurale de Moribabougou, mais administrativement, de la commune rurale de N’Gabacoro-droit. À ses dires, le permis d’occupation du site est signé par la mairie de Moribabougou et le chef de village de Souleymanebougou, Modibo Sidibé, est au cœur de cette entreprise avec l’un de ses conseillers, Tidiani Diarra.

Pour le secrétaire général du comité syndical de l’Ortm, Abdourhamane Infa Touré, cette visite du site, qui appartenait avant à l’Union de radio et télévision nationale et qui doit être légué à l’Ortm, avait pour but de le faire connaître à tout le personnel et faire savoir qu’il doit être légué officiellement à travers un transfert de façon légale au niveau du domaine et de l’urbanisme à l’Ortm.

Selon lui, ce site est un patrimoine matériel de l’Ortm qui doit être préservé. «Nous devons être aujourd’hui avec notre département de tutelle auprès du domaine et de l’urbanisme pour chercher le moyen d’arrêter les travaux et demander également au ministère de la sécurité de nous mettre à disposition des agents pour sécuriser les deux sites», a-t-il déclaré.

Le maire de la commune rurale de N’Gabacoro, Modibo Dembélé, a expliqué qu’il y a longtemps qu’il a été saisi par le collectif pour la défense du patrimoine foncier des communes rurales de Moribabougou et N’Gabakoro. «J’ai fait une visite de terrain ici à plusieurs fois. Aujourd’hui, encore, j’ai été saisi par le collectif par rapport à la visite de terrain du syndicat de l’Ortm, pour constater l’évolution de ces chantiers anarchiques. C’est une occupation d’origine douteuse, mais notre marie n’a posé aucun acte par rapport à ces occupations. Lors d’un sit-in du collectif pour la défense du patrimoine foncier auquel j’ai participé, j’ai saisi dans un premier temps la direction nationale de l’Ortm, le préfet de Kati et malgré tout, j’ai constaté que les chantiers poussent du jour au lendemain. Je ne sais pas qui est à la base», a laissé entendre Modibo Dembélé.

Le 1er conseiller du chef de village de Souleymanebougou, Kari Daou, a fait savoir, lui aussi, qu’il y a juste 5 mois seulement qu’il a été informé de ce litige foncier par le canal du président du collectif pour la défense du patrimoine foncier des communes rurales de Moribabougou et N’Gabacoro. C’est ainsi, selon lui, qu’il a fait appel à son chef de village pour mieux comprendre la situation. Malheureusement, à en croire Kari Daou, son chef de village n’a pu lui donner des arguments convaincants.

Selon M. Daou, «le chef de village est bel et bien au courant et il connaît la vérité. Nous avons tenu une réunion pour accuser le chef de village d’avoir commis des bavures, en acceptant de travailler avec des gens sans que son village n’en soit informé».

Boubacar Diarra, un habitant de Souleymanebougou, assure que le site appartient à l’Ortm, mais reconnaît qu’il y a de grandes personnalités qui l’occupent illégalement. Lesquelles vendent leurs parcelles à 50 millions de Fcfa. «Ceux qui doivent trancher sont impliqués», a-t-il conclu.

Après le site de Souleymanebougou, la délégation du comité syndicat de l’Ortm s’est rendue sur le site de Kati. Là aussi, le constat est qu’une bonne partie du site a été morcelée et vendue.

Diango COULIBALY

Source: Le Reporter

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