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Soudan, Tchad, Tunisie: la tournée africaine du président turc

Le président turc est en visite sur le continent africain. Recep Tayip Erdogan est attendu au Tchad et en Tunisie, après une première escale à Khartoum. Sa première visite au Soudan a été essentiellement consacrée à l’économie et son passage à N’Djamena ce mardi 26 décembre devrait l’être tout autant.

Au Soudan, le président turc a affiché ses ambitions : faire passer les échanges commerciaux de 500 millions à dix milliards de dollars par an. Les deux chefs d’Etat ont signé une série d’accord concernant l’économie et l’agriculture, mais aussi la coopération militaire.

D’ailleurs pour encadrer ce rapprochement, un Conseil de coopération stratégique doit bientôt être mis sur pied. Le président soudanais a tenu à souligner l’importance de l’événement en parlant de nouvelle phase dans les relations entre les deux pays. Il faut dire qu’Omar el-Béchir a besoin de soutien.

Khartoum est dans une situation délicate depuis quelques années, l’indépendance du Soudan du Sud lui a fait perdre 80% de ses ressources pétrolières. Et comme Omar el-Béchir est banni des pays occidentaux, il a besoin d’autres partenaires, comme la Chine.

La Turquie est plus discrète, mais cela fait une quinzaine d’années maintenant qu’elle investit sur le continent africain. Après Khartoum, Recep Tayip Erdogan est attendu dans deux autre pays. Il est maintenant attendu au Tchad puis  en Tunisie.

La signature de six accords prévue au Tchad

A N’Djamena, « Ce sera une visite éclair, juste le temps d’une après-midi », indiquent des sources proches de l’organisation. Il y aura une rencontre entre les deux chefs d’Etat au cours de laquelle au moins six conventions seront signées entre les deux pays. Des accords qui concernent des secteurs importants, tels que la sécurité, les mines et l’eau.

La délégation des hommes d’affaires qui accompagne le président turc sera reçue, elle, dans un grand hôtel pour une rencontre avec des hommes d’affaires tchadiens. « Le temps est très court mais nous allons essayer de cibler nos interlocuteurs et échanger le maximum de cartes de visite », a confié un opérateur économique tchadien à RFI.

En prélude à cette visite, le Tchad a pris la précaution de faire le ménage : la gestion de l’école tchado-turque, détenue par des Tchadiens et des Turcs accusés de proximité avec le prédicateur Fethullah Gülen, a été retirée pour être confiée à une fondation pro-Erdogan, en dépit des irrégularités pointées par les avocats des promoteurs de l’école.

La carte diplomatique en Afrique

Depuis qu’Ankara a commencé à s’intéresser à l’Afrique, au début des années 2000, les investissements et partenariats n’ont cessé d’augmenter, mais la Turquie veut aussi se faire une place sur la scène diplomatique. Notamment au sein du monde musulman. Selon l’universitaire Jean Marcou, cette visite du président turc intervient à un moment particulier. A cause des tensions qui entourent la question de Jérusalem d’abord, depuis 15 jours, on a vu la Turquie essayer de se positionner comme leader du monde musulman. Le choix du Soudan n’est pas anodin : d’abord, c’est un pays musulman, et puis, explique le chercheur Jean Marcou, c’est un pays frontalier de l’Egypte avec laquelle la Turquie est en rivalité permanente depuis plusieurs années. Il devrait également être question de diplomatie à Tunis. La Tunisie et la Turquie ont toutes les deux des relations compliquées avec les Emirats arabes unis en ce moment. La Tunisie, à cause d’une mesure controversée contre les voyageuses tunisiennes de la part de la compagnie Emirates. La Turquie, parce qu’elle soutient le Qatar dans la crise qui l’oppose à ses voisins du Golfe depuis six mois.

RFI

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