Les rebelles dans la région soudanaise du Kordofan-Sud ont bombardé le chef-lieu de cette province samedi dans le cadre d’une « contre-offensive » contre un secteur dont les forces gouvernementales ont dit avoir repris le contrôle début juin.
Un habitant de la zone a confirmé le bombardement.
« Deux roquettes ou obus de mortier ont été tirés sur la ville de Kadougli par le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N) », a dit à l’AFP cet habitant qui a requis l’anonymat.
Il n’a pas été possible dans l’immédiat d’obtenir un bilan de ces violences.
« Notre artillerie a bombardé des positions militaires dans la ville de Kadougli », ainsi que dans les secteurs de Daldako et Al-Hamra, aux abords de la localité, ont de leur côté affirmé les rebelles du SPLM-N dans un communiqué.
L’attaque sur Kadougli est survenue alors que les rebelles ont lancé une offensive contre les forces gouvernementales contre la région d’Al-Atmur, à l’est de Kadougli, a indiqué le SPLM-N, ajoutant que les rebelles avaient détruit un char.
Les combats se sont intensifiés au cours des derniers mois, les Forces armées soudanaise annonçant le 6 juin avoir « libéré » Al-Atmur.
Le résident de Kadougli a dit à l’AFP qu’il entendait les combats qui avaient commencé vers 06H00 (03H00 GMT) et se sont poursuivis pendant près de quatre heures.
« L’artillerie lourde a été utilisée par les deux parties », a-t-il ajouté.
Le porte-parole de l’armée soudanaise n’a pu être joint dans l’immédiat.
Comme c’est le cas pour le Darfour (ouest) depuis 11 ans, un conflit oppose depuis trois ans au Kordofan-Sud le pouvoir aux rebelles qui s’estiment politiquement et économiquement marginalisés par le régime du président Omar el-Béchir.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), les civils continuent de faire les frais de ces combats « avec davantage de personnes déplacées et de structures civiles touchées dans les secteurs tenus par le SPLM-N ».
Le SPLM-N bombarde régulièrement Kadougli depuis fin 2012, des attaques qui ont fait des victimes civiles, selon le gouvernement.
Mercredi, Amnesty International a jugé que les raids aériens de l’armée soudanaise sur le Kordofan-Sud pourraient s’inscrire dans le cadre d’une tentative d’affamer la population de cette région.
Un haut responsable du parti au pouvoir, Rabbie Abdelatti Ebaid, a lui expliqué que le gouvernement, qui a la responsabilité de protéger la population civile, cherchait à établir la paix et la sécurité dans la région.
Le Soudan a imposé des restrictions sévères aux déplacements des organisations d’aide humanitaire dans le Kordofan-Sud depuis le début des combats entre les forces soudanaises et les rebelles du SPLM-N en juin 2011.
© 2014 AFP