C’est lors de son discours à la nation retransmise le 13 avril que le nouveau chef du conseil militaire, Abdel Fattah Abdelrahman Bourhane a rendu aux manifestants en leur annonçant la démission du chef du service de renseignement, et la libération de tous les manifestants arrêtés ces dernières semaines.
C’est toute une série de mesures qui a été promise par le nouveau chef de l’État, le général Abdel Fattah Abdelrahman Bourhane après la destitution le jeudi 11 avril 2019, du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989 , du premier chef du conseil militaire Awad Mohamed Ahmed Ibn Auf et aussi de la démission du patron du puissant service de renseignement du Soudan, le national intelligence and security service (NISS), M. Salah Gosh, principal dirigeant de la répression des mouvements de contestation de ces derniers mois. Les manifestants dans les rues depuis le 19 décembre avaient menacé de continuer avec le sit-in devant le QG de l’armée, dernier lieu de rassemblement des manifestants ayant permis le départ d’Omar el-Béchir, si toutes leurs préoccupations ne sont pas prises en compte par le nouveau comité de transition. Le général a donc promis d’ « éliminer les racismes » du président Omar el-Béchir destitué. Selon Le Monde, le nouveau chef du conseil militaire, Abdel Fattah Abdelrahman Bourhane a annoncé la levée du couvre-feu et la libération de tous les manifestants arrêtés tout en s’engageant à faire juger les responsables de la mort de plusieurs manifestants. Il a aussi assuré qu’un gouvernement civil serait formé après consultations avec l’opposition et que la période de la transition ne dépasserait pas deux années. Par ailleurs, Abdel Fattah Abdelrahman Bourhane a signalé que le président Omar el-Béchir se trouvant en détention ne serait pas « livré à l’étranger », contrairement à ce que recherche la cour pénale internationale (CPI) qui l’avait placé sous deux mandats d’arrêt depuis deux décennies. À Khartoum, c’était une véritable scène de joie du côté des manifestants qui brandissaient le drapeau soudanais avec des slogans : «En deux jours, nous avons renversé deux présidents » ou encore « nous avons réussi».
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays