Une base des Nations unies a été attaquée, jeudi, au Soudan du Sud, faisant trois morts parmi les Casques bleus. Washington a annoncé le déploiement de 45 soldats américains dans cet Etat, « au bord du précipice » de la guerre civile.
L’ONU a perdu jeudi le contact avec sa base d’Akobo à Jonglei, située dans l’est du Soudan du Sud, qui avait été attaquée plus tôt dans la journée, a annoncé un porte-parole des Nations unies. Trois Casques bleus indiens de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) ont été tués dans l’attaque de cette base par des assaillants de l’ethnie Lou Nuer, a ajouté Fahran Haq, porte-parole adjoint de l’ONU.
L’ONU avait annoncé auparavant que des jeunes membres de l’ethnie Lou Nuer s’étaient introduits de force sur cette base, où une trentaine de civils de l’ethnie Dinka s’étaient réfugiés.
Washington déploie des soldats
Le président Barack Obama, qui a indiqué jeudi soir que le pays était « au bord du précipice » de la guerre civile, a annoncé le déploiement, mercredi, de 45 soldats américains, pour la sécurité des ressortissants américains. Ils resteront autant que de besoin, a précisé le dirigeant des Etats-Unis.
« Les récents combats menacent de faire plonger à nouveau le Soudan du Sud dans ses jours les plus noirs du passé », a-t-il mis en garde dans un autre communiqué, appelant à la fin immédiate des « combats pour régler des comptes politiques et pour déstabiliser le gouvernement ». Washington qui a suspendu les activités de son ambassade, a évacué jeudi 130 personnes après avoir fait de même la veille pour plus de 150 personnes, a annoncé le département d’Etat.
De son côté, l’Union africaine a envoyé jeudi une mission de paix composée de plusieurs ministres est-africains au Soudan du Sud.
Plus de 500 morts depuis mercredi
Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jan Eliasson, s’est dit « très inquiet » de la dégradation de la situation dans l’Etat de Jonglei. « Il faut que les dirigeants sud-soudanais appellent au calme et à la suspension des hostilités », a-t-il déclaré à la presse, soulignant la nécessité d’un « dialogue politique ».
Le Soudan du Sud est en proie à de violents combats qui ont fait plus de 500 morts et 800 blessés depuis dimanche soir, selon l’ONU. Les combats menacent désormais de s’étendre au reste du Soudan du Sud, déjà en proie à de vives tensions ethniques.
Appel au renversement du président
L’ancien vice-président du Soudan du Sud Riek Machar, accusé d’avoir initié les combats entre factions de l’armée qui ensanglantent le pays depuis dimanche, a appelé jeudi au renversement du président Salva Kiir et dit n’accepter de discuter que des conditions de son départ.
D’importantes tensions politiques secouent le Soudan du Sud depuis le limogeage en juillet dernier par le président Kiir de l’ensemble du gouvernement, notamment du vice-président Riek Machar, son rival politique qui avait annoncé son intention de se présenter contre le chef de l’Etat sortant à la présidentielle de 2015.
SOURCE /BFMTV