Des casques bleus de l’ONU sont attendus d’ici deux jours au Soudan du Sud, ce qui portera à 12 500 le nombre de soldats de la paix, dans ce pays où plus de 80 000 civils sont réfugiés dans les bases de l’ONU. Les dirigeants de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad) se sont réunis ce vendredi 27 décembre à Nairobi (Kenya) et ont déclaré que Salva Kiir s’était engagé à « signer un cessez-le feu ».
Les participants à cette conférence ont soutenu le gouvernement du Soudan du Sud. Plusieurs dirigeants de la région ont annoncé que ce dernier avait pris l’engagement de signer un « cessez-le-feu immédiat » avec l’ancien vice-président Riek Machar. Un engagement qui n’a toujours pas été confirmé. Les dirigeants de l’Igad ont immédiatement demandé à Riek Machar et aux autres belligérants d’en faire de même.
L’hôte de la conférence, Uhuru Kenyatta, a pris vigoureusement la défense du gouvernement en place au Soudan du Sud. « Le peuple du Soudan du Sud a un gouvernement, a affirmé le président kényan. Nous avons une petite opportunité pour obtenir la paix, que nous demandons à toutes les parties d’accepter, Riek Machar inclus. Il est clair que le Kenya et l’Igad n’accepteront pas le renversement inconstitutionnel d’un gouvernement élu démocratiquement. »
Il a justifié cet appui en précisant que « les Kényans tous comme d’autres citoyens de l’Igad qui sont partis vivre au Soudan du Sud, et voulaient saisir une opportunité, et contribuer à la construction d’une nation, ont terriblement souffert. La sécurité de tous ces gens est le plus important dans mon esprit. Peu importe le problème politique, nos peuples ne doivent pas souffrir pour eux. »
121 000 personnes déplacées
En attendant, les combats continuent de faire de nombreuses victimes. L’ONU estime à 121 000 le nombre de personnes déplacées au Soudan du Sud, suite aux violences enregistrées depuis le 15 décembre. « Sur ce nombre, estime Joe Contreras, porte-parole de l’ONU à Juba, environ 53 000 personnes sont hébérgées sur nos bases onusiennes dans plusieurs villes du Soudan du Sud.»
Nourriture, eau potable, équipements sanitaires : l’ONU tente d’organiser ces livraisons pour les villes de Malakal, Bor et Bentiu. « Nous sommes en train d’organiser tout cela en ce moment. Nous n’avons pas fourni directement d’eau potable et de nourriture dans nos bases à l’intérieur du pays. Ce sont des organisations humanitaires avec lesquelles nous travaillons qui le font. Notamment pour l’eau, la nourriture et d’autres biens de première nécessité. »
