Le Soudan du Sud restait le théâtre de combats “sporadiques” entre l’armée et les rebelles en dépit d’un cessez-le-feu entré en vigueur vendredi, a indiqué l’ONU.
Quelque 76.000 civils sont désormais réfugiés sur des bases de l’ONU dans le pays en raison du conflit, qui oppose depuis cinq semaines les rebelles menés par l’ex-vice président sud-soudanais Riek Machar et les soldats du président Salva Kiir, a ajouté le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq.
Un cessez-le-feu a été signé jeudi à Addis Abeba et est entré en vigueur depuis 17H30 GMT vendredi.
“La mission des Nations unies au Soudan du Sud affirme que des combats sporadiques ont eu lieu dans certains endroits du pays aujourd’hui”, dont certains après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, a déclaré Farhan Haq aux journalistes.
A quelques heures de l’entrée en vigueur de la trêve, les rebelles avaient affirmé avoir été attaqués vendredi par l’armée gouvernementale, qui avait nié.
“Il est crucial que les deux parties appliquent complètement et immédiatement l’accord sur la fin des hostilités “, a ajouté le porte-parole de l’ONU.
Il a précisé que l’ONU était prête à apporter une “aide essentielle” au contrôle du cessez-le-feu.
Les deux camps se disputent depuis plusieurs semaines certaines villes stratégiques, dont Bor dans l’Etat de Jonglei (est) et Malakal, la capitale de l’Etat pétrolier du Hau-Nil.
Un cessez-le-feu “ne peut pas s’instaurer d’un jour à l’autre quand les combats ont été si intenses”, a estimé un diplomate du Conseil de sécurité qui suit le dossier.
“Les Nations unies continueront à protéger les civils en danger et appellent toutes les parties à assurer la sécurité du personnel et des installations de l’ONU”, a souligné Fahran Haq.
L’ONU affirme que les deux parties ont commis des “atrocités” dans le conflit, qui a démarré le 15 décembre et fait plusieurs milliers de morts.
M. Haq a précisé que désormais 35.000 civils s’étaient réfugiés sur deux bases de l’ONU à Juba, la capitale, et 10.300 autres sur la base de l’ONU à Bor, la capitale de l’Etat de Jonglei, qui a changé plusieurs fois de main depuis le début des hostilités.
Au total, quelque 76.000 personnes sont actuellement réfugiées sur les huit bases de l’ONU à travers le pays, selon M. Haq.
Le Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre par des combats opposant les forces loyales au président Kiir à des troupes fidèles à l’ex-vice-président Machar, limogé en juillet. Le conflit a fait des milliers de morts – peut-être 10.000 selon des observateurs.
Après trois semaines de laborieux pourparlers à Addis Abeba sous la médiation de l’organisation régionale Igad –qui regroupe des pays d’Afrique de l’est–, les deux camps ont finalement signé jeudi soir un cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur sous 24 heures, soit vendredi vers 17H30 GMT.
Selon des diplomates africains, l’Igad doit organiser la semaine prochaine d’autres réunions à propos du cessez-le-feu, notamment sur la manière d’en surveiller l’application.
source : afp