Pour édifier les journalistes sur l’apport de la Communauté économique des Etats de l’Afrique l’ouest (CEDEAO) afin de venir en aide au Mali avant, pendant et après l’occupation des trois régions du nord par les jihadistes, son représentant au Mali, Cheaka Abdou Touré était a animé une conférence de presse le 19janvier dernier. C’était au siège de la Direction de l’Information et des Relations Publiques de l’Armée (DIRPA).
Dans son exposé liminaire, le représentant de l’institution a fait le point des actions posées par la CEDEAO. Ainsi, le conférencier citera entre autres, la signature de l’accord de Ouagadougou et l’organisation des élections présidentielle et législatives sur toute l’étendue du territoire. En plus, le représentant de l’institution sous-régionale dira que la CEDEAO était au Mali bien avant Serval au chevet du peuple malien. « Et, c’est parce qu’elle était là au Mali que Serval a pu venir », a dit M. Touré.
Toujours, selon M. Touré, la CEDEAO a pleinement joué son rôle avant, pendant et après la crise. L’institution, déclare-t-il, à travers son système de d’alerte précoce permettant d’informer au jour le jour ses responsables sur la situation politico-sociale des pays membres, avait, bien avant l’ouverture des hostilités, pressenti le danger pour le Mali.
Selon M. Touré, la notification de cette menace a été faite aux autorités maliennes depuis début mars lors de la visite de la commission de haut niveau de la CEDEAO. Mais, explique-t-il, la réponse du pouvoir à l’époque a été étonnante. « A l’époque, il a répondu à la CEDEAO qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter », explique Touré. Avant de préciser que la CEDEAO a fait son travail qui était d’informer les autorités maliennes du danger. « C’est ce qu’elle a fait. Mais, toutes ces informations n’ont pas servi à grande chose », a signalé M. Touré.
Pour lui, l’institution n’a pas vocation de s’ingérer dans la gestion des affaires intérieures des Etats membres. A en croire M. Touré, après le retour à l’ordre constitutionnel, les mêmes menaces ont été signifiées aux autorités de la transition afin qu’elles puissent donner leur autorisation pour l’intervention des forces de la CEDEAO. « Là encore, celle-ci a mis 8 mois pour répondre la CEDEAO », a déclaré M. Touré. A l’en croire, face à ce blocage, l’institution a adopté un plan B qui consistait à permettre à l’armée malienne de faire appel aux militaires d’un pays voisin à tout moment sans passer par le conseil de sécurité.
Répondant à la question sur le cantonnement des groupes armés, le représentant de la CEDEAO dira que ce cantonnement n’est qu’un détail du problème. Il estime que le gouvernement du Mali se doit d’abord de déterminer la durée et l’aboutissement de ce cantonnement.
Dieudonné Tembely