Une manifestation d’envergure est prévue ce 20 janvier 2021 par des mouvements et associations pour réclamer le départ des forces françaises du Mali. Parmi ces anti-Français figurent certains membres du Conseil national de Transition dont Adama Ben Diarra. Et pour éviter toute polémique, le colonel Malick Diaw a clarifié la position de l’institution tout en désavouant ses éléments égarés et en affirmant le soutien de l’institution à la France. « Au moment où notre pays aspire profondément à la paix et à la stabilité, le président du Conseil national de Transition informe l’opinion nationale et internationale que lesdites déclarations n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs », a-t-il désavoué ses éléments anti-français. Le colonel Diaw a, par la suite, exprimé le soutien de l’organe législatif à « l’endroit de tous les partenaires qui œuvrent au côté du Mali dans la lutte antiterroriste, sous toutes ses formes ». Le président du CNT a rappelé les siens leurs rôles. «Le président du Conseil national de Transition invite l’ensemble des membres du CNT à se focaliser exclusivement sur la mission qui leur est dévolue dans le cadre de la transition en cours au Mali et d’observer strictement les dispositions de l’article 92 du Règlement intérieur interdisant d’user de leur titre pour d’autres motifs que pour l’exercice de leur mandat », a rappelé le colonel Diaw.
La réaction de Aboubacar Sidick Fomba
Quelques heures après le communiqué du président du CNT, la réplique du président de l’ADEPM n’a pas tardé. Apparemment un soutien aux anti-français, Aboubacar Sidick Fomba a trouvé le communiqué du président du CNT «attentatoire à la liberté d’expression ».
Aussi, a-t-il rappelé que conformément à la constitution et à la charte de transition, les membres du CNT ont même le droit de demander et de voter des lois pour résilier ces traités à fortiori dénoncer. «Le parti ADEPM rappelle aussi au président du CNT que ce communiqué viole non seulement le règlement intérieur du CNT, mais aussi du décret de nomination et de la constitution de février 1992 », dénonce-t-il. Il va loin en ajoutant que : «le parti ADEPM précise que les clauses de la légitime défense qui constituent la base juridique de la présence des forces françaises au Mali conformément à la légitime défense autorisent les dénonciations et les protestations du peuple malien qui paye ses impôts pour la prise en charge et du gouvernement et de ces forces ».
Aboubacar Sidick Fomba trouve même que le président de l’organe législatif est mal conseillé. « Le parti ADEPM est au regret de constater également que le président du CNT est mal conseillé par ses conseillers juridiques avec une intention de compromettre la liberté d’expression et la prise en otage du titre de représentant du peuple que confère comme rôle aux membres du CNT », indique-t-il dans son communiqué.
Pour ce membre du CNT, Malick Diaw seul ne peut pas parler au nom de l’organe législatif. « Enfin le parti ADEPM rappelle que le président du CNT est la seule personne morale et juridique d’engager le CNT et le titre de membre de CNT ne peut aucunement engager le CNT comme le titre de député ne peut aucunement engager l’Assemblée nationale », laisse-t-il entendre avant d’ajouter qu’ « aucune disposition de la charte ,de la constitution et du règlement intérieur du CNT n’interdise aux membres du CNT la liberté d’expression et au CNT et en dehors du CNT ».
Au-delà de son statut de président du Conseil National de la Transition, cette sortie d’un officier supérieur de l’armée malienne montre combien les forces et de sécurité maliennes ont besoin des partenaires, la France y compris, pour réussir le combat contre le terrorisme. Le communiqué du président du CNT est un désaveu pour les anti-Français.
Boureima Guindo