Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Sortie du capitaine des Aigles du Mali et ses coéquipiers : La Fémafoot injustement incriminée à la place du coupable

Hamari Traoré et ses potes ajoutent la zizanie à la crise au Mali

Après leur voyage en Afrique du Sud qui a tourné de malchance, les Aigles du Mali, à travers un communiqué rendu public et faisant suite à la sortie de leur capitaine Hamari Traoré, s’en prennent à la Fédération malienne de football. Cette posture des Aigles du Mali est quand même curieuse, dans la mesure où, en lieu et place de la Fédération, c’est au ministère des Sports qu’il faut demander des comptes en l’occurrence. En effet, il ne faut pas confondre les torchons et les serviettes : les déplacements des équipes nationales et le paiement des primes de participation aux compétitions internationales relèvent de la responsabilité du ministère en charge des Sports.

Après les péripéties du déplacement en Afrique du sud où les Aigles n’ont pu battre l’équipe nationale malgache pour booster leurs chances de qualification à la prochaine Coupe du monde, il y a eu un tollé non seulement sur les conditions du voyage, mais aussi sur la prestation des Aigles qui n’ont pu faire mieux qu’un match nul au moment où la victoire s’imposait.

C’est connu : en football, les honneurs de la victoire sont pour tout le monde, mais les contre-performances sont attribuées en premier lieu au coach. Logique respectée : le sélectionneur, Eric Sékou Chelle, a été remercié par la Fédération malienne de football. Rupture de contrat du sélectionneur justifiée parce qu’il avait l’obligation de résultats. Cependant, le problème des Aigles de la sélection nationale doit être ailleurs.

Il faut croire qu’en rabattant le caquet à Hamari Traoré, capitaine de l’équipe nationale, suite à sa sortie médiatique malencontreuse, la Fédération malienne de football est prise pour cible par les joueurs de l’équipe nationale qui, dans un instinct moutonnier, veulent montrer un semblant de solidarité face à la Fédé. S’ils n’ont pas simplement subi l’influence d’ennemis de l’équipe fédérale tapis dans l’ombre et toujours prêts à saisir la moindre occasion pour jouer aux pyromanes. Mais comme ils l’ont fait durant les matches où ils ont laissé filer des points précieux pour améliorer le classement dans leur groupe, les Aigles ont tiré encore à côté des buts. D’abord, en évoquant les conditions catastrophiques du voyage en Afrique du Sud tout en passant sous silence la responsabilité du ministère des Sports, pour s’en prendre à la Fédération. C’est un penalty raté ! En effet, le communiqué rendu public par les Aigles, après avoir rappelé les mauvaises conditions de ce voyage, enchaîne avec des remerciements adressés aux autorités, non seulement pour les conditions de ce voyage objet de tant de controverses, mais pour les efforts déployés afin d’améliorer les infrastructures sportives. Quel rapport avec ce périple en Afrique du Sud ? Du coq à l’âne, tout simplement !

D’ailleurs, à propos d’infrastructures, la Fédération malienne de football, plus que toute autre Fédération sœur en Afrique de l’Ouest, s’est investie dans la mise à niveau de stades et la construction d’infrastructures techniques modernes, avec l’appui de la Fifa. C’est pour dire qu’à ce niveau, la Fédération a aussi fait des efforts louables qui méritent d’être soutenus. Cela ne fait pas débat et l’inauguration prochaine du Centre technique moderne de Kabala sera l’occasion d’en reparler.

Il convient de rappeler aux Aigles du Mali qu’on a vu des équipes nationales de pays en guerre réaliser des performances remarquables dans les compétitions internationales de football. Alors que dans ces pays, il n’y avait ni championnat national ni Fédération fonctionnelle, parce qu’ils étaient dévastés par des affrontements armés internes. Par ailleurs, faute de terrains homologués pour jouer à domicile (devant leur public) des sélections nationales jouent tous leurs matches à l’extérieur. Pourtant, armés du désir ardent de défendre les couleurs nationales, ces sélections nationales parviennent à réaliser des performances notables. L’exemple type est Madagascar qui surclasse de grandes équipes nationales de son groupe dont le Mali. C’est là que le bât blesse pour les Aigles qui devraient se remettre en cause au lieu de chercher une tête de turc sur laquelle se défausser.

Enfiler le maillot national  est un sacerdoce

Les Aigles doivent avoir présent à l’esprit que l’engagement à porter le maillot national est un sacerdoce. Le joueur sélectionné est comme le soldat engagé au front. Il ne peut nullement reculer ou abandonner. Il faut avancer avec courage et témérité et chercher toujours à amasser gloires et trophées. Il est inadmissible que, au vu de la liste des joueurs du Mali, les Aigles soient classés toujours favoris dans les compétitions internationales ces dernières années, mais cela se termine toujours par un flop magistral.

Au lieu de chercher à incriminer la Fédération, les joueurs de l’équipe nationale doivent se poser cette question : pourquoi évoluent-ils en équipe nationale en deçà de leur valeur réelle ? Ils sont tous brillants dans leurs clubs respectifs, dans des championnats de très haut niveau où ils sont cités parmi les meilleurs joueurs, mais ils gratifient leur pays d’une piètre prestation face à des équipes de moindre calibre.

Et voilà que, aphones et aveugles devant les buts adverses en équipe nationale, ils veulent faire le contraire hors du terrain, avec des communiqués bas de gamme qui dénotent une fuite en avant. Ils préparent l’opinion nationale à pointer un doigt accusateur sur la Fédération en cas de non qualification à la prochaine Coupe du monde, voire la Can-2025 dont les éliminatoires se jouent à partir de ce mois de septembre.

Pourquoi donc des joueurs si capés en Europe, en Asie et en Amérique ne peuvent donner satisfaction à leur pays à travers l’équipe nationale ? Ils sont souvent méconnaissables lorsqu’ils portent le maillot floqué aux couleurs nationales. C’est ça le vrai débat.

Marquer des buts, gagner les matches, c’est tout ce que l’on demande aux joueurs de l’équipe nationale qui doivent comprendre que porter sur son dos la responsabilité de faire porter très haut le flambeau du football national n’est pas une sinécure. Avant de réclamer des droits, il faut surtout assumer ses devoirs et les devoirs des Aigles, présentement, c’est de gagner les prochains matches de leur groupe pour transformer le rêve de tout un peuple en réalité : être présent sur les pelouses de la prochaine Coupe du monde de football.

Attention à la manipulation !

A cette génération pétrie de talent, rien d’impossible. Il suffit de se concentrer sur les objectifs, mais aussi et surtout d’y mettre le cœur, car à cœur vaillant rien ne résiste. Cette sortie publique malencontreuse, matérialisée par ce communiqué inopportun, doit être rapidement rangée aux oubliettes. En lieu et place, on aurait beaucoup plus apprécié un communiqué qui présente des excuses au peuple malien, tout en promettant de mieux faire. Mais hélas, comme à leur habitude lors des rencontres, c’est raté ! Ils ont raté la cible, plus précisément, ils ont tiré loin des buts.

Nous aimons notre équipe nationale. Nous la chérissons et les joueurs doivent le savoir au vu de toutes les attentions qu’on leur accorde dans toutes les couches de la société. Jamais le Mali n’a eu une floraison de jeunes footballeurs aussi pétris de talent, comme c’est prouvé par leurs performances dans leurs clubs respectifs. C’est à cette génération d’écrire les pages les plus glorieuses du football national. Hélas, se retrouver au fond du classement du groupe et menacer de boycotter l’équipe nationale par des prétextes fallacieux ne serait pas une bonne référence dans leur carrière ! Pour en revenir à ce communiqué des Aigles, il pue à mille lieues la manipulation contre la Fédération malienne de football. De grands footballeurs comme ceux des Aigles du Mali ont tout à gagner en ne cherchant pas à entrer dans un bras de fer inutile avec la Fédération. Il n’y a pas lieu de jeter de l’opprobre sur les dirigeants du football si les acteurs sur le terrain doivent se taire et se faire discrets après avoir produit déception et frustration. Peut-on attribuer à tort à la Fédération des problèmes de primes de matches et de leurs déplacements hors du Mali ? C’est du ressort du ministère en charge des Sports. Celui qui ne peut ou n’ose pas demander des comptes audit département, qu’il se taise !                  

  Amadou Bamba NIANG

   Journaliste et Consultant

 Aujourd’hui-Mali
Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance