Dans un contexte marqué par la réorganisation géopolitique au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Bénin s’engage à maintenir une coopération étroite avec les pays ayant décidé de quitter l’organisation. Cette position, affirmée par le chef de la diplomatie béninoise, Olushegun Adjadi Bakari, reflète une volonté de renforcer les liens entre les nations ouest-africaines, indépendamment de leur appartenance institutionnelle à la CEDEAO.
Une coopération au-delà des frontières institutionnelles
Bamada.net-« Nous allons continuer à travailler avec eux sur des sujets qui sont importants pour nos populations et pour le développement de notre sous-région », a déclaré M. Bakari lors d’une récente interview. Cette prise de position illustre une vision pragmatique de la diplomatie béninoise, où l’accent est mis sur la solidarité régionale et la poursuite des intérêts communs, même face aux réajustements institutionnels.
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Le chef de la diplomatie béninoise a également souligné que les décisions souveraines de certains États, comme leur retrait de la CEDEAO, ne devraient pas être perçues comme une rupture irréversible. « Qu’un État, deux États, trois États décident de sortir de la CEDEAO, c’est leur droit, c’est leur souveraineté. Nous devons l’entendre et trouver les moyens de travailler avec eux », a-t-il affirmé.
Un parallèle avec d’autres contextes internationaux
M. Bakari a tenu à relativiser l’impact de ces retraits sur l’avenir de la CEDEAO, citant des exemples similaires dans d’autres régions du monde. Il a notamment comparé la situation actuelle au départ du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) ou encore à celui de la Mauritanie de la CEDEAO. Dans ces cas, les relations bilatérales et les accords de partenariat ont été préservés, voire renforcés, démontrant ainsi que la coopération ne se limite pas aux cadres institutionnels formels.
Le cas spécifique du Niger : une frontière fermée mais un dialogue ouvert
Concernant la relation avec le Niger, qui maintient ses frontières avec le Bénin fermées dans un contexte de tensions politiques, le ministre des Affaires étrangères reste confiant. « J’ai bon espoir que dans les semaines, maximum mois à venir, la frontière sera rouverte », a-t-il déclaré, manifestant son optimisme quant à une résolution rapide de cette situation.
M. Bakari a également rappelé l’importance des relations historiques entre les deux peuples voisins. « Les gouvernements des deux pays comprennent leur devoir de préserver les liens séculaires entre les peuples voisins. Sur ce point, il y a un parfait alignement entre nous et nos homologues nigériens », a-t-il ajouté.
Une diplomatie béninoise proactive
La position du Bénin met en lumière une approche pragmatique et constructive face aux défis actuels de la région ouest-africaine. En réaffirmant son engagement envers les valeurs de solidarité, de coopération et de développement, le pays se pose en acteur clé pour promouvoir la stabilité et l’intégration régionale.
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Bien que certains États aient choisi de quitter la CEDEAO, cette réorganisation ne signe pas la fin des partenariats stratégiques et des collaborations entre les nations ouest-africaines. Pour le Bénin, la priorité reste la même : travailler ensemble pour répondre aux défis communs et bâtir un avenir prospère pour toute la sous-région.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net