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SORTIE DE CRISE: La France veut-elle vraiment aider le Mali à sortir du chaos ?

La France n’est pas venue au Mali pour y régler la crise du nord. Elle y est pour empêcher les jihadistes de menacer les positions du MNLA. Et cette assertion du député français Rouillard en est un témoignage éloquent: « la France ne fait pas de l’ingérence »

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La France veut-elle l’indépendance du nord du Mali ? Son analyse de la situation depuis le lancement de l’opération Serval en janvier 2013 semble bien démontrer la négative. A la suite de la chute d’ATT, Nicolas Sarkozy avait interdit toute solution militaire dans le règlement de la crise du nord. Celui-ci est donc tombé sur la voie de la négociation puisque cela ne répondait pas à la volonté du peuple souverain du Mali.
Lorsque les militaires sont arrivés au pouvoir au lendemain du coup d’Etat, la France n’a pas hésité à les paralyser, en actionnant le principe démocratique qui veut que le pouvoir se prenne par la voie des urnes et non par un coup d’Etat.
L’on assistera à l’imposition de l’embargo sur le Mali.
Mais en réalité, la France a choisi ce prétexte du principe démocratique, au motif que les militaires maliens auteurs du coup d’Etat contre ATT voudraient aller aux combats contre les rebelles du nord. La France qui avait promis son soutien à la branche politique du Mnla, qu’elle avait reçue à l’Elysée, ne voulait pas trahir. Surtout que le Mnla avait contribué non seulement à la chute du régime libyen, mais et surtout  à l’assassinat de Kadhafi.
Les militaires maliens auteurs du coup d’Etat n’ont donc plus eu le temps de faire ce pour quoi ils avaient renversé ATT. La suite est connue. La petite ville de Kati intéressait beaucoup plus la France que toutes les régions du nord du Mali qui étaient aux mains du Mnla. Lorsque le Mnla et ses alliés ont pris les 2/3 du territoire du Mali, la France s’apprêtait à venir au Mali, dans le seul et unique but de s’interposer entre le nord, sous le contrôle du MNLA, et le sud, sous le contrôle de l’armée régulière du Mali. Exactement le même schéma imposé en République de Côte d’Ivoire, entre les rebelles du nord et le pouvoir d’Abidjan.
Ce plan aurait pu aboutir, si les jihadistes qui ne maîtrisaient pas la démarche politique de la France et du Mnla n’avaient pas dépassé les limites de « l’Arawak ». Il suffisait que les jihadistes obéissent à la volonté du Mnla qui consistait à se limiter aux frontières de cet état fantoche, et le Mali serait coupé en deux Etats. Evidemment, la France est rapidement intervenue au Mali. Mais cela pour y combattre les terroristes qui avaient non seulement menacé les positions du Mnla, mais qui surtout compromettaient le plan de la France, celui d’intervenir au Mali en force d’interposition. Ainsi, la mission de l’armée française au Mali, était désormais de chasser tous les terroristes, criminels et bandits qui sont contre la vision politique du Mnla. Cette mission a réussi, puisqu’elle visait la réhabilitation de ses rebelles.
Après la guerre contre les terroristes au Mali, la France a repositionné le Mnla à Kidal en refusant de désarmer ce mouvement.  C’est malheureusement dans ce contexte qu’IBK a été élu. Lui qui a du caractère et qui tient à l’orgueil et à la dignité du Mali. Ce n’est pas par hasard qu’il a été presque plébiscité par son peuple.
La vision d’IBK ne correspondait pas à celle que voulait la France, donc il y a un danger en l’air.
Effectivement la France a humilié IBK à Kidal. Une manière pour qu’il accepte de négocier avec le Mnla et renonce à la guerre.  Car si les rebelles ne sont pas désarmés, ils n’écouteraient pas IBK. Et à long terme, son peuple qui l’avait élu avec fierté finirait par le lâcher sur la voie de la négociation. Puisque le Mali n’a pas que la crise du nord à gérer. Il y a les vrais problèmes : d’emploi, de pauvreté, de santé, de salaires, de l’éducation, etc. Et si les négociations perdurent, les problèmes de la population malienne ne seront pas pris en compte. Sur cette base, IBK perdra sa cote de popularité et sera critiqué par le peuple. Combien seront ceux qui comprendront qu’il est une victime du plan français qui a pour but de créer l’Etat de l’Azawad ?
Surtout qu’IBK, lui-même, souffre d’un déficit de communication politique.  Il n’a pas de vrais professionnels de la communication politique autour de lui. Les communicateurs qui devraient aider IBK à ce qu’il soit  compris par sa population qui l’a élu, brillent tristement par leur absence. Si le Mnla joue sur le temps, c’est aussi parce que les dirigeants de ce mouvement savent que la population malienne finira par se révolter contre IBK, si au sud, les conditions de vie ne s’améliorent pas. Il faudra donc tout faire pour éviter ce second chaos au Mali.
Paul N’GUESSAN

Source: Le Prétoire

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