Le président ivoirien, Alassane OUATTARA, en visite au Gabon le lundi 17 janvier, a affirmé lors d’une conférence que les Etats ouest-africains ont pris des sanctions contre le Mali à leur «corps défendant» dont les conséquences se font sentir au sein de l’Organisation.
Le Président de la Côte d’Ivoire a effectué une visite de travail auprès de son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba. Au cours de cette mission, il a été question des relations entre les deux pays, mais aussi de l’actualité africaine.
Au terme de sa mission, le président ivoirien s’est prêté aux questions des journalistes qui avaient trait notamment à la crise diplomatique au sein de la CEDEAO avec les sanctions décidées contre le Mali.
Lors de son sommet extraordinaire tenu le 9 janvier à Accra, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont imposé un embargo sur notre pays à travers la fermeture des frontières, le gel des avoirs de l’Etat malien, etc.
L’un des points majeurs de la divergence entre les Chefs d’Etat et les autorités maliennes est relatif à la proposition d’une nouvelle durée de 5 ans à partir de 2022. Le temps nécessaire, pour la Transition, de sécuriser le territoire, faire des réformes majeures avant d’aller aux élections présidentielles et législatives.
Pour les autorités de la transition, sans ces préalables, tout processus électoral risque de déclencher une crise post-électorale. Mais de son côté, la CEDEAO balaie ces propositions d’un revers de la main et soutient que ces arguments des autorités de la transition constituent une façon dilatoire pour s’éterniser au pouvoir et ralentir le retour à l’ordre constitutionnel.
Sur cette situation embarrassante pour les chefs d’Etat et leurs concitoyens, le président Alassane Dramane OUATTARA a déclaré : « Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place ».
« Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat. Autant faire des élections. La sécurité se détériore, la situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins tels le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Nous en sommes malheureux que les Maliens », a indiqué Alassane OUATTARA.
Déjà les sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA sont en train de produire ses conséquences néfastes sur les économies des pays de la sous-région déjà affaiblies par la pandémie à coronavirus, l’insécurité, etc.
La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les Etats de la CEDEAO les plus frappés par les effets néfastes de ces sanctions. En effet, la plus grosse part des importations et exportations de notre pays passent par la Côte d’Ivoire et le Sénégal, soit des centaines de milliards de FCFA par an.
A cet effet, admet Alassane Dramane OUATTARA, « la situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire ».
Face à la situation, il estime que c’est la junte qui doit prendre les initiatives et redémarrer les négociations en vue de les proposer une durée raisonnable et l’application de cette durée avec des conditions qui seront posées par les négociateurs pour permettre la levée progressive de ces sanctions.
« C’est cela notre souhait », a-t-il poursuivi.
Au même moment, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se dit prête à accompagner le gouvernement dans le cadre d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Selon Jean-Claude Kassi Brou, l’organisation régionale est disposée à négocier avec les autorités de la transition.
PAR SIKOU BAH
Source: INFO-MATIN