Il est certain que la stabilité du Sahel dépend de la sécurisation de l’ensemble du territoire du Mali. Les multiples réunions de la CEDEAO dans le cadre de la résolution de cette crise malienne n’ont pas tenu compte de façon officielle du rôle important de pays voisins comme l’Algérie.
Selon les autorités algériennes, les Chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont complètement ignoré l’Algérie dans la recherche de solutions à la crise politico-institutionnelle depuis le début jusqu’au coup de force du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a renversé le régime de Ibrahim Boubacar KEITA, le 18 août 2020.
Dans une déclaration à la presse locale, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a fait savoir que le départ du président IBK ne peut être considéré comme un coup d’Etat :
« Le président a rendu sa démission et prononcé la dissolution de son Gouvernement et de l’Assemblée Nationale » a-t-il déclaré.
Aussi, soutient-il, la position de l’Algérie dans cette crise est sans ambiguïté. Il s’agissait à travers le déplacement de Sabri Boukadoum, Chef de la diplomatie algérienne par deux fois en moins de deux mois au Mali depuis le départ de IBK, de montrer aux militaires que l’Algérie suit de très près l’évolution de la situation car selon lui : « La solution au Mali sera à 90% algérienne ».
Par ailleurs, dans un article du Journal Indépendant du 24 septembre, nos confrères indiquent que cette position de la CEDEAO a agacé les autorités algériennes qui ont toujours plaidé « pour une solution africaine aux problèmes africains. Cela s’est traduit par l’hostilité de ce pays en ce qui concerne l’intervention militaire française au Nord du Mali tout en invitant les acteurs de la crise de 2012 au dialogue.
L’Algérie est un pays voisin non membre de la CEDEAO, toutefois, son rôle est très important dans la résolution de la crise sociopolitique que vit le Mali.
En tout cas, l’Algérie peut être d’un apport extrêmement important pour les nouvelles autorités du Mali dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme qui gangrène le Sahel, particulièrement le Mali.
Andie Adama DARA