En lieu et place d’un Sommet de « clarification« des Chefs d’Etat des pays du G5, c’est une rencontre de « réévaluer les objectifs de l’engagement français dans la zone« , selon les expressions utilisées par l’Elysée (présidence française) qui se tiendra le 13 janvier 2020 à Pau. En plus des présidents des pays concernés, le Sommet de Pau sera élargi aux représentants de la Communauté internationale.
Le Sommet sur le Sahel voulu par Emmanuel Macron, annulé à la veille du sommet après l’attaque terroriste au Niger d’Inates qui a fait 71 soldats tués, a été reprogrammé au 13 janvier 2020 à Pau pour cette fois, selon le site de l’Elysée, « réévaluer les objectifs de l’engagement français dans la zone« .
Selon les autorités françaises, les présidents des cinq pays du G5 Sahel ont d’ores et déjà confirmé leur « accord » et leur « disponibilité » pour cette date. C’est dire qu’Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Roch Marc Christian Kabore (Burkina Faso), Mahamadou Issoufou (Niger) Idriss Déby du Tchad ainsi que Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (Mauritanie) seront aux cotés de M. Macron.
Pour la rencontre du 13 janvier, le président français a su mesurer le tollé qui a suivi son intervention du 4 décembre dernier et est revenu à la « raison ». Afin de ne pas rester l’éternel incompris, il a su jouer sur les mots. « Le Sommet de Pau va réévaluer les objectifs de l’engagement français dans la zone« . Toujours selon l’Elysée, « Pau permettra également de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel« . Dans le fond, M. Macron a aussi pris le soin d’inviter des représentants de la Communauté internationale, chose qu’il ne l’avait pas fait même s’il avait demandé aux chefs d’Etat de « clarifier leur position vis-à-vis de la France et de la communauté internationale« .
A Pau, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, le vice-président de la Commission européenne et Haut représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrel, sont conviés pour parler de sécurité dans le Sahel.
Lors de son discours du 4 décembre, le président français avait demandé aux chefs d’Etat de clarifier leur position sur la présence française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques. D’un ton ferme, il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils assument publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des visées néocoloniales. Faute de quoi, avait-il indiqué d’un ton menaçant, il en tirerait toutes les conséquences. Toute chose qui a contraint certaines personnalités à faire des sorties et le recadrer.
Aussi, le 11 décembre, lors d’un entretien télévisé, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avait critiqué la forme et le contenu, la déclaration de M. Macron sur cette réunion qui, selon lui, ont manqué de tact. Le président Tchadien lui, avait même déclaré son absence à la rencontre du 16 décembre.
L’opinion des pays du G5 n’est pas contre la participation de leur président à une rencontre sur la paix dans leur zone, mais pourvu que la façon de s’adresser se passe dans les « règles de l’art« .
A. S.