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Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Mouvement des non-alignés : le Mali sort ses griffes

Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement de transition a pris part, du 19 au 20 janvier dernier à Kampala, en Ouganda, au sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Mouvement des non-alignés.

Comme annoncé par le colonel, le sommet s’est tenu dans un contexte marqué par la complexité des multiples défis auxquels les pays membres du Mouvement continuent de faire face. Les crises auxquelles ils sont confrontés n’épargnent, de nos jours, aucune région du monde. Elles mettent en péril les efforts de développement des Etats, voire compromettent l’avenir des futures générations. Le traitement adéquat desdits défis importe, estime le ministre, une synergie d’actions et le renforcement de la solidarité entre les Etats du Mouvement. Placée sous le thème « approfondir la coopération pour une richesse mondiale partagée », cet événement exprime pleinement nos aspirations. « Il (thème) nous invite à puiser, d’une part, dans les valeurs fondatrices de notre Mouvement pour fournir une réponde appropriées aux attentes légitimes de nos peuples, et d’autre part, dans notre culture et notre histoire », estimait le ministre de l’Administration territoriale. Au Mali, dit-il aux participants du sommet, le partage et la solidarité font partie de notre patrimoine national. En mettant l’accent sur le partage, va-t-il poursuivre, ce thème rappelle l’importance d’une action collective, et surtout l’urgence d’une sincère solidarité afin de mieux répartir les ressources mondiales. D’après Abdoulaye, « nous vivons dans un monde profondément divisé, où la confiance entre les acteurs internationaux est fortement entamée ». Quant au Mouvement, a-t-il sollicité, il importe de veiller à privilégier les acquis du multilatéralisme et de la coopération internationale. Lesquels demeurent des cadres efficaces de règlement des multiples foyers de tension dans de nombreuses régions du monde. Rappelant que son pays, le Mali, a été atteint du terrorisme à cause de l’intervention de l’OTAN en Libye, en 2011, il déclare n’être « en effet désormais plus un secret que la junte française, aveuglée par les réflexes coloniaux, demeure le principal promoteur du terrorisme dans le Sahel ». A cet égard, insiste-t-il, le Mali réitère sa demande du 15 août 2022, sollicitant la tenue d’une session spéciale du conseil de sécurité des Nations unies, pour présenter les preuves irréfutables de l’implication de ce pays dans la promotion du terrorisme. Et de mettre l’occasion à profit pour saluer la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires nationales et étrangères, tombées au champ d’honneur. Aussi, le ministre s’est réjoui du renforcement des capacités opérationnelles des Forces armées maliennes par les plus hautes autorités du pays. Une vision politique ayant permis, ajoute-t-il, la montée en puissance de l’armée et la prise des différentes emprises de la Minusma par l’armée. Sous l’impulsion des autorités de la transition, le Mali continue de consentir d’efforts importants pour le renforcement des capacités opérationnelles des FAMa. Cela, pour le retour complet de l’administration et des services sociaux de base pour le bonheur des populations. D’un ton succinct, M. Maïga a reconnu que les populations meurtries ont, pendant plus d’une décennie, souffert d’occupation terroriste.

Le Mali sort ses griffes

Dans son discours, le porte-voix n’a ménagé aucun effort pour détailler les efforts en cours pour renouer le dialogue inter-maliens en vue de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Et de préciser que le Gouvernement est pleinement engagé dans la mise en œuvre des solutions endogènes, issues de la volonté, des attentes et des besoins de nos populations. Par conséquent, dit-il haut et fort, « nous rejetons d’office les remèdes imposés ou importés et contre-productifs ». Le Mali s’oppose à toutes les formes d’ingérences étrangères dans les affaires intérieures des Etats. Pour se rendre en Ouganda, la délégation malienne a fait un vol d’environ O6H de temps sans escale, en vue de répondre à son invitation. Ainsi, « il est de mon devoir d’appeler votre (président du Mouvement) haute attention sur une entorse grave à l’usage diplomatique dont nous avons été l’objet. En effet, en réaction au projet de document final, notre Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a formulé des amendements qui ont été refusés par je ne sais qui, et au nom de je ne sais quoi ». « Malgré sa vive protestation lors de la conférence des Ministres des Affaires étrangères, la situation ne semble pas avoir évolué ». Et de confier que le sommet du Mouvement des non-alignés a un ADN qui lui est propre. Rejeter les amendements d’un Etat membre qui lui concerne est, pour le ministre, « suffisamment grave qui alerte sur le danger qui guette notre organisation commune face aux velléités d’un pays d’imposer son agenda dans les affaires intérieures d’autres Etats ». De même que les Maliens, le « président que j’ai l’honneur de représenter ne comprend pas ce refus. A défaut de prendre les amendements du Mali, tels que proposés par notre Ministre des Affaires étrangères, le Mali se dissocie totalement de la rédaction proposée et exige un retrait pur et simple du chapitre qui lui est consacré dans le projet de document final sur les résultats du Sommet de Kampala », lit-on dans le discours.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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