Au moins 20 personnes sont mortes dans l’attaque de Mogadiscio qui s’est terminée vendredi soir après un siège d’environ 22 heures, selon les secours à l’AFP, et le gouvernement a appelé la population à l’aider dans sa lutte contre les islamistes radicaux shebab.
« Nos équipes ont récupéré un cadavre supplémentaire une fois l’opération terminée, ce qui porte à 20 le nombre de morts que nous avons confirmés », a déclaré samedi à l’AFP le directeur du service d’ambulances privées de Mogadiscio, Aamin, Abdikadir Abdirahman.
Plus tôt dans la nuit, le Premier ministre avait appelé à redoubler d’efforts dans la lutte contre les shebab.
« Le gouvernement somalien n’arrêtera jamais sa guerre contre les shebab et notre objectif demeure celui d’en terminer avec eux, à tout prix », a déclaré à la presse Hassan Ali Khaire.
« Aucun citoyen somalien ne peut rester neutre dans la guerre du gouvernement aux shebab : tenez-vous aux côtés de votre gouvernement et le succès sera à portée de main », a-t-il lancé.
Le Premier ministre a également rendu hommage aux forces de sécurité, précisant qu’elles avaient du faire face à une situation de prise d’otages qui avait prolongé le siège.
« Je félicite les forces de sécurité qui ont montré du courage en prenant le temps nécessaire pour libérer des civils que les terroristes utilisaient comme boucliers humains dans une maison », a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement a ajouté que 35 personnes avaient pu ainsi être secourues.
Le Premier ministre ne s’est toutefois pas prononcé sur le bilan de l’attaque, qui outre les 20 victimes recensées par le service d’ambulances, a fait au moins 112 blessés admis dans les trois hôpitaux de référence de la capitale.
Les forces de sécurité somaliennes ont par ailleurs montré à la presse les cadavres de quatre assaillants présumés. Dans un communiqué posté sur un site pro-shebab, le groupe a confirmé que quatre des siens avaient péri en « martyrs » dans l’opération tout en affirmant que d’autres membres du commando étaient parvenus à s’en sortir.
Les shebab mènent régulièrement des attaques complexes contre des hôtels de la capitale. En novembre 2018, l’explosion de deux voitures piégées devant un hôtel déjà pris pour cible en 2015 avait fait au moins 40 morts.
Chassés de Mogadiscio en 2011, ils ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
Jeune Afrique