Si la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA) continue de garantir un accès régulier à l’eau potable à ses clients, l’incompréhension de sa facturation menace ses relations avec les consommateurs. En effet, les cas de factures anormalement élevées se multiplient et suscitent l’inquiétude.
La SOMAGEP est chargée de la mission cruciale d’assurer l’exploitation de l’eau potable au Mali, du captage à la distribution, en incluant le contrôle qualité et la maintenance des installations, depuis la réforme des secteurs de l’eau potable et de l’électricité, en août 2010. Une mission délicate et sensible dont l’accomplissement se heurte à quelques problèmes. Parmi eux figure la hausse significative des montants des factures d’eau. Signalées par plusieurs réclamations, ces factures sont souvent multipliées par 10 pour certains. Ainsi, certains Maliens moyens s’acquittant habituellement de factures entre 1 000 et 2 500 francs CFA voient subitement ces montants grimper à 10 000 francs, voire plus. « Alors que je n’ai payé que 726 francs CFA pour les mois d’août, de septembre et d’octobre 2023, ma facture du mois de novembre est montée à plus de 10 000 francs », témoigne un consommateur. Mauvaises pratiques « Ce montant de 726 francs correspond à l’entretien de l’installation. C’est comme si vous n’aviez rien consommé durant tout le mois », explique un agent de la société. Ces cas de factures « faussement » élevées peuvent s’expliquer par 2 raisons, poursuit-il. D’une part, il peut s’agir de fuites d’eau et de la non-fermeture des robinets, contribuant ainsi à une augmentation. D’autre part, une pratique interne malheureusement répandue peut aussi contribuer à la hausse des factures. En effet, certains agents chargés de cette tâche se contentent souvent de porter une consommation estimée, sans se déplacer. Et après une période de 2 ou 3 mois, lorsqu’ils effectuent le déplacement, ils relèvent les références du compteur qui affichent alors les consommations réelles, y compris celles précédemment non relevées. Ainsi, le consommateur se retrouve avec une facture mensuelle traduisant en réalité 3 mois de consommation. Le Vice-Président de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA) Abdoul Wahab Diakité, confirme la sensibilité du sujet. Il souligne que, dans de nombreux différends, c’est la SOMAGEP qui a souvent raison. Car les fuites d’eau et le manque de contrôles de la fermeture des robinets sont des réalités. Pour tout recours, le consommateur doit d’abord s’acquitter de la facture émise avant de poursuivre sa réclamation. Une situation qui exige une très grande transparence dans le processus de facturation et une vigilance accrue des utilisateurs