En séjour au Mali, une mission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rencontré, vendredi dernier, les responsables de l’opposition malienne. L’objet de la mission d’échanger avec les acteurs de la crise politique en vue de trouver un terrain d’attente.
Un contexte politique marqué, par le refus de l’opposition de toujours pas reconnaître le président Ibrahim Boubacar KEITA au motif qu’il a été réélu sur la base de la fraude, d’achats de conscience. D’autre part, il y a le problème de manque de consensus politique sur certains sujets importants du pays comme les législatives, le redécoupage territorial, etc.
Selon l’opposition politique, certains de ces problèmes ont été portés à la connaissance des membres de la CEDAO qui n’ont pas joué en son temps, les missions attendues d’elle, lors de la présidentielle passée, nous a rapporté l’une des sources de la rencontre. Elle a rappelé que la réunion a été aussi l’occasion pour l’opposition de dire des vérités aux émissaires de la CEDEAO.
« Nous estimons que le problème actuel au Mali est dû en partie à la CEDEAO. Elle n’a pas joué son rôle et ses missions en toute neutralité au tout début de cette crise politique. Si elle avait été attentive à nos critiques, on n’en serait pas là », a raconté notre source également membre du Cabinet du chef de file de l’opposition.
Selon lui, la CEDEAO a systématiquement fermé les yeux sur toutes les observations de fraude, de tripatouillage, d’irrégularités constatées par le gouvernement en vue de maintenir IBK au pouvoir. A cet égard, la CEDEAO a été complice du gouvernement du vol des suffrages et de la tricherie de l’élection présidentielle passée.
Au cours des échanges, il a indiqué qu’ils n’ont pas manqué de rappeler ces faits à la Mission et bien d’autres choses.
«Nous n’avons pas compris que des Etats membres de la CEDEAO félicitent le candidat Ibrahim Boubacar KEITA pour sa réélection avant même la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle», a condamné le responsable de l’opposition malienne. Ce que notre interlocuteur qualifie de «mépris pour les Institutions de notre pays par ricochet l’ensemble du peuple malien», a-t-il ajouté.
Outre le débats sur l’élection présidentielle et ses conséquences actuelles, il a été également question des législatives sur lesquelles l’avis des états-majors politiques sont divisés.
Selon notre source, l’opposition a informé la Mission de la CEDEAO de manque de consensus politique dans le pays autour des sujets importants du pays.
Aussi, a-t-elle indiqué à la mission de la CEDEAO, il ne peut pas y avoir de solution en dehors du consensus politique.
« Nous estimons que certaines décisions politiques doivent être prises avec l’ensemble de la classe politique. Nous attendons par consensus la volonté de demander l’avis de l’ensemble des acteurs. Ce qui n’est pas fait dans ce pays. Nous voulons le consensus en restant dans notre rôle d’opposition», a déclaré le responsable politique de l’opposition.
Par ailleurs, il a fait savoir que l’opposition n’est pas contre le report des législatives, toutefois elle dénonce l’approche.
Dans les jours à venir, révèle notre source, l’opposition, à travers le Front pour la sauvegarde de la démocratie, tiendra une grande réunion pour prendre une décision finale.
Par Sikou BAH
Info-Matin