Ils étaient des dizaines de jeunes à avoir en face d’eux le dimanche dernier, plusieurs commerçants opposés au curage de caniveaux au marché de Sokorodji. Ces commerçants étaient opposés à ce que les jeunes touchent à leurs hangars, pour la plupart, installés sur les caniveaux. Curé en partie, chaque année, à cause de l’inaccessibilité occasionnée par certains kiosques installés anarchiquement, le collectif « anw ko Sokorodji », s’est décidé cette fois-ci à enlever ces kiosques afin de pouvoir mieux faire le travail.
Pour Siribou Kamissoko, habitant du quartier, cette activité est organisée par les jeunes du quartier de Sokorodji, chaque année, depuis près de 25 ans. Mais à cause de l’installation progressive de kiosques sur certaines parties du caniveau, le curage ne peut plus se faire effectivement comme dans le temps. Selon lui, une des conséquences de l’encombrement des caniveaux fut l’inondation de la grande partie des familles voisines du marché l’année dernière, après une forte pluie. Pour, donc, éviter le même risque cette année, les jeunes se sont décidés à prendre leurs responsabilités. En toute légalité, le collectif « Anw Ko Sokorodji » dit obtenir l’enlèvement de tous les kiosques qui encombrent non seulement les caniveaux, mais aussi les voies publiques.
Selon M. Kamissoko, les commerçants avaient été prévenus de rester derrière les caniveaux pour que les fossés puissent être facilement accessibles au besoin. Une demande qui n’a pas été écoutée par les commerçants selon lui. Pis, au-delà des hangars, ils sont allés construire des kiosques en ciment sur ces caniveaux en toute complicité avec certains agents de la mairie. Mais le problème qui aggrave la situation est, selon lui, le manœuvre à faire croire aux femmes du marché que la raison de la venue des jeunes n’est pas de curer les caniveaux, mais de casser le marché.
Pour finir, il confie qu’il n’y avait jamais eu de tel problème au moment des curages de caniveaux si ce n’est que sous le mandat de la commission actuelle de gestion du marché craignant les conséquences de sa vente illicite de tout l’espace du marché, y compris les voies publiques et les voies d’accès.
Pour le président du collectif « Anw ko sokorodji », Sidy Bakayoko, le collectif, avant la tenue de l’activité, a approché la mairie pour souligner le problème. Une initiative qui a d’ailleurs été bien accueillie par le premier adjoint au maire, Ténémakan Koné, qui, parallèlement à la délivrance de l’autorisation pour l’activité, a fait grand geste pour soutenir l’activité. Il promet que malgré la contestation des commerçants, ils n’abandonneront pas la lutte. Il promet de dégager tous les kiosques installés de façon anarchique sur les voies publiques après les curages.
Pour Moussa Diakité, frère du chef de village et président adjoint du comité de gestion du marché, c’est plutôt le comportement des jeunes qui a occasionné la polémique dans cette histoire. A ses dires, les jeunes se sont permis de détruire les hangars des commerçants durant cette activité lorsqu’ils étaient de l’autre côté du marché. Un agissement qui n’est pas le sien : « à mon avis, c’est à la mairie d’installer ou de déguerpir les commerçants dans un marché », a-il-laissé entendre pour dénoncer cette action de la jeunesse destinée à imposer aux commerçants de rester derrière les caniveaux.
Par ailleurs, il a indiqué que ce curage des caniveaux va plutôt dans l’intérêt de tout le monde et en premier lieu les commerçants du fait que c’est leur lieu de travail. Concernant l’installation anarchique de ces hangars sur les caniveaux, le président adjoint a fait savoir qu’il n’est qu’à son deuxième mandat, donc ne peut pas se prononcer sur des installations qu’il est venu lui-même trouver. Mais comme solution de décrispation, il a invité la jeunesse à discuter avec les commerçants qui ne se sont autres que les parents, surtout que ceux-ci ne se sont pas installés d’eux-mêmes, mais suite à une autorisation de la mairie.
Par la même occasion, le président adjoint a également invité la mairie à prendre sa responsabilité pour résoudre définitivement cette situation polémique entre la jeunesse et les commerçants.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali