Des experts, à la 8èédition des Journées minières et pétrolières du Mali, ont animé, samedi, le panel : « développement des mixtes énergies au Mali », et débattu du pourquoi du raccordement des sociétés minières au réseau électrique du Mali et de comment réduire les coûts énergétiques des industries minières par l’intégration de l’énergie solaire.
Le Commissaire chargé de l’Energie et des Mines de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Sediko Douka, le directeur général de l’Autorité pour la recherche pétrolière du Mali (AUREP-Mali), Ahmed Ag Mohame, et Liam Gerding de l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), ont analysé les enjeux liés à l’utilisation par les sociétés minières des énergies propres, durables et moins chères.
Rappelons qu’aucune des treize sociétés minières opérant au Mali n’est raccordée au réseau électrique d’Energie du Mali (EDM), \la société nationale d’électricité. Elles produisent, elles-même,s plus cher l’énergie thermique ou hydraulique pour faire fonctionner leurs usines et autres installations nécessaires à l’exploitation du métal jaune.
Des charges jugées exorbitantes que les sociétés semblent obligées de supporter. Le coût élevé de l’électricité et la faible capacité électrique du Mali, sont entre autres motifs, qui les poussent à ne pas faire confiance aux services de EDM ont affirmé des intervenants.
Le commissaire chargé de l’Energie et des Mines de la CEDEAO a rappelé que le tarif moyen de l’électricité au Mali est de 97 Fcfa le kilowatt heure. La puissance totale de EDM est estimée à 700 MW pour une production énergétique de 2.000 GW/h.
Rappelant que les moyens de production électrique du Mali sont les lignes d’interconnexion Manantali-Kayes-Bamako et Côte d’Ivoire-Sikasso-Bamako-Ségou, le géologue a ajouté que des centrales électriques isolées sont installées un peu partout dans le pays.
« Eu égard à ces statistiques, les entreprises minières gagneraient plus à se raccorder au réseau électrique du Mali, vue les montants énormes qu’elles déboursent, par an, pour l’alimentation de leurs installations, en utilisant l’électricité thermique », a estimé Sediko Douka.
Toutefois, les sociétés minières ont peut-être peur que EDM, avec ses 700 MW, ne soit pas à mesure de répondre à leur demande réelle en électricité.
En outre, la réduction des charges électriques est nécessaire pour les sociétés minières. Pour ce faire, Liam Gerding de la Coopération internationale allemande au développement (GIZ) propose l’énergie solaire comme alternative, en raison de l’ensoleillement du Mali. Le consultant pense que l’énergie produite à partir du soleil est un choix favorable aux activités minières qui consomment beaucoup d’énergie pour le fonctionnement normal des affaires.
Un autre avantage du solaire, a insisté l’expert, est que son coût est moins élevé par rapport aux autres sources d’énergie. « Il émet, aussi, moins de CO2 », a soutenu le spécialiste.
Au Mali, des compagnies minières comme Barrick investissent dans la production d’énergie solaire. Cette industrie minière développe un champ solaire d’une capacité installée estimée à 20 MW. Sa réalisation permettra au géant minier coté à la Bourse de Londres d’économiser 10 millions de litres de carburant par an, selon la compagnie.
Le directeur général de l’AUREP-Mali a mis en évidence la valorisation du gaz naturel liquéfié (GNL). « Le Mali peut produire du GNL transportable par camion », a ajouté Ahmed Ag Mohamed. L’avantage est que le gaz naturel liquéfié produit moins de gaz à effet de serre, en plus de son coût moins élevé.
ABM/M
(AMAP)